Parc Georges Brassens

Hier ballade dans le sud de Paris, histoire de découvrir le tram et le Parc André Citroën.

Dans l'art d'emmerder les automobilistes, le tram c'est vraiment une invention géniale : confortable, silencieux, économe en énergie. L'écolo est content et peut voir la ville en souriant. J'ajouterais un détail, pourquoi ne pas mettre un déclencheur qui ferait tourner les feux de circulation au vert quand le tram approche ? Ca désynchroniserait tout le trafic automobile et le tram gagnerait 20 à 30% en vitesse. Une raison de plus de ne prendre l'auto que pour sortir de la ville. 

Je marche dans ce 15ième qui respire l'aisance financière, avec à la périphérie les très beaux HLM de briques. Si on avait continué à construire comme ça, les problèmes des Cités seraient beaucoup moins importants. Il reste une convivialité, une mixité des usages et des populations qui permet l'espoir, l'idée qu'on peut s'en sortir. Cette idée est souvent fausse, mais au moins elle évite de sombrer dans le refus, le déni et la haine. 

Et puis je passe en haut du Parc Georges Brassens. Et pourquoi pas descendre, rendre un hommage au gros Georges, à ce grand poète des petites choses et des vrais sentiments... Il suffit de passer le pont....

Première surprise, les oiseaux, pas de fauvettes, très peu de pinsons, un pouillot craintif qui se tient en bordure et ose à peine chanter... des mésanges qui n'ont peur de rien, des pigeons comme partout mais surtout beaucoup de corneilles ou petits corbeaux, méfiants et agressifs. Je descends jusqu'au petit äne de fer que trois princesses de 5 ou 6 ans tentent de faire avancer. 

Tout pour me rendre heureux et pourtant, je sens comme une angoisse monter en moi. C'est d'abord les jambres et puis les bras qui deviennent lourds. Passé le bassin d'eau, une forte nausée m'habite, je cherche la sortie, je cours vers la sortie. J'ajoute une centaine de mètres et voilà que ça s'apaise. Je suis troublé, ce n'est pas un reste de ma gastro, c'est un cri de la Mêre-Terre, une révolte. 

La longue ballade ne me calme qu'à peine. L'ordonnance toute rationnelle du parc André Citroën ne réussit pas à me séduire, je comprends, j'admire le geste et l'intelligence, mais je n'aime pas, sinon les cascades d'eau qui me lavent de ma tristesse. 

Je reviens par les RER et encore je suis triste. Les centaines de milliers de personnes qui arpentent ces corridors et quais méritent mieux que cette grisaille, cette tristesse, ils sont la raison d'être de cette ville, donnez leur de la joie.  

De retour à la maison, je saurai qu'on a construit le parc Georges Brassens sur d'anciens abattoirs...