La misère Américaine
mardi 24 août 2010, 15:30 General Lien permanent
La folie conservatrice aux USA va plonger le monde dans une crise sans précédent.
Une petite commande me force à ouvrir des dossiers où j'accumule des infos et des textes sans vraiment les lire depuis le début de l'été. Celui intitulé: « la crise économique aux USA » souffre d'un embonpoint qui m'a surpris. Bien sûr, les grands titres de la presse économique semblent presque rassurants : la récession est terminée, la croissance est lente, mais il y a croissance, les entreprises n'embauchent pas mais elles font des profits... on veut nous faire croire qu'il y a une lente sortie de crise et que si le gouvernement des USA cessait d'intervenir à tort et à travers, la sacro-saint Marché, la loi fondamentale de toute existence qui domine tout et dieu lui-même, rendrait les riches plus riches et ferait diminuer le chômage.
Et puis tout un tas de détails m'indiquent que ces grands principes n'ont rien à voir avec la réalité sur le terrain. Par exemple: a) malgré la loi spéciale voté le 8 aout dernier, les écoles publiques des USA ont coupé plus de 40 000 enseignants faute de budget. B) les états recouvrent de plus en plus de gravier les routes secondaires parce qu'il est trop couteux d'entretenir le pavage d'asphalte. C) 42% des américains de moins de 40 ans ne sont pas en mesure de payer les factures mensuelles. D) le quart des ménages ayant une hypothèque ont eu de graves difficultés financières en 2009...
Je pourrais épuiser toutes les lettres de l'alphabet de nouvelles aussi déprimantes que le portrait serait encore incomplet. Le prix Nobel Paul Krugman ne se gène pas pour dresser un tableau encore plus noir que moi. Son explication : les Démocrates veulent dépenser pour stimuler l'économie, mais les Républicains coupent l’impôt des riches et les sources de revenus des États, forçant la création d'une dette si énorme qu'elle ne sera jamais remboursable. Si vous pensez que la dette Française, Espagnole ou Grecque est considérable, les USA emprunteront cette année 1600 milliards de dollars, et c'est plus que la totalité des déficits de tous les états du Monde.
Il y a des élections le 2 novembre là-bas. Si les républicains gagnent, ils couperont les budgets et une véritable crise éclatera bien plus terrible que celle qui est supposée s'achever. Si les démocrates gagnent, les riches vont cesser d'investir aux USA pour bloquer l'action du gouvernement et une véritable crise éclatera... Ils appellent cela Catch 22: de toute façon, nous sommes baisés.
La seule façon de se sortir de cet immense pétrin et de créer assez d'inflation pour noyer cette dette dans un océan de monnaies ayant moins de valeur. Ce qui fait que les riches devront payer pour leurs folies... et ça je ne vois pas encore le chef d'état qui osera.
Commentaires
Oui, la réalité sur le terrain est très déprimante. Il ne faut surtout pas se fier à ce que les medias relatent, à moins de s'intéresser à la presse vraiment locale, mais à ce moment là, c'est infini, les Etats-Unis sont très vastes, mais la réalité locale, à peu de choses près est invariable, et nulle part n'est épargné. Le résultat, c'est que tout s'écroule.
As tu vu cet article dans ta somme ?
Un bon prétexte pour relire l'excellent Catch 22 alors !

Otir, ton article est tout simplement vertigineux !
Tanakia--) ou un bon prétexte pour pleurer.
Otir--) Non je n,avais pas lu l'article que tu cites... mais les chiffres sont semblables... mais tu as raison cette crise est vécue différemment selon les régions... il n'y a pas de portrait global qui peut décrire une telle misère.
Intéressant. Mais un détail: Thomas L. Friedman n'est pas prix Nobel (je crois). C'est juste un type pénible!
Intéressante conclusion: effectivement, depuis que les gouvernements ont opté pour une inflation faible, la conséquence (inévitable, selon certains économistes) a été le chômage massif.
Eric: tu as bien raison je parlais de Paul Krugman, j'ai corrigé. Je me demande comment j,ai pu faire une erreur aussi stupide. J'écris trop vite.