Non madame la Ministre

La ministre Normandeau a dit que le gaz de schiste serait économique et écologique. Non!

Dans un discours plein de bon sentiment faisant appel tant au nationalisme qu'à la nécessité de développer à tout prix, la Ministre Normandeau dit un certain nombre de faussetés qu'il faut dénoncer. Le devoir fait un bon compte rendu du discours.

Le gaz serait écologique parce que moins polluant que le charbon et le pétrole. Théoriquement c'est vrai, parce que le gaz naturel contient généralement moins d'impuretés, de soufre, et produit moins de suie. Mais on ne connait pas la quantité de soufre que contient les gaz du bassin d'Utica, celui qu'on veut exploiter au Québec, et qu'en plus les quantités d'énergie nécessaire à cette exploitation augmente de beaucoup la charge de nuisance sur l'environnement. Exemple: le pétrole est moins polluant que le charbon, mais le pétrole qu'on extrait des sables bitumineux de l'Arthabaska, l'est beaucoup plus que la plupart des charbons.

Et surtout, il y a trop de carbone dans l'air (sous forme de co2 principalement). En rajouter ne peut être en aucun cas, une solution écologique. Mais nous avons besoin d'énergie... c'est vrai, mais nous exportons de l'hydro-électricité pour plus cinq de milliards de dollars par années et il reste encore des surplus considérables invendus. Il serait beaucoup plus logique de faire un réseau de trains de banlieue à l'électricité et d'installer des trolleybus dans les villes que d'acheter du pétrole et du gaz.

La production de gaz de schiste n'est pas non plus une bonne stratégie économique. Plusieurs centrales électriques des États-Unis brulent du gaz naturel. Produire du gaz pour l'exporter, ou le consommer ici en laissant les producteurs de l'ouest exporter ce que nous consommons actuellement fera diminuer la demande d'hydro-électricité qu'exporte la société d'État. Ce qu'on pourrait gagner en forant des puits, nous le perdrons en eau non turbinée et en perte de profit.

La production de gaz veut dire qu'on donne les profits d'Hydro-Québec à des entreprises privées. Ça ne peut en aucune façon être une solution économique pour les Québécois.

Dans ce débat, le critère le plus important c'est qu'en 1750 le taux de co2 dans l'atmosphère, était autour de 280 ppm, et qu'il est maintenant autour de 390 ppm. Un tel taux est insoutenable et insoutenable veut dire que cela entraine la disparition de la majorité des humains assez rapidement. Il ne faut pas ajouter du carbone dans l'air, mais en retirer en plantant des arbres. Le gaz est dans le sol et il est bien là, nous avons beaucoup d'autres possibilités de vendre de l'énergie à nos voisins du sud, et c'est là qu'il faut investir.