Une histoire de singe
mercredi 24 juin 2020, 02:47 Lien permanent
Je ne parle d’habitude que d’individus que je connais personnellement… Une tentative.
J’étudie la thérolinguistique, Les langues des animaux sauvages. Même si plusieurs tentent, nous parlons rarement à de grands ensembles mais plutôt à des individus que l’on connaît plus ou moins mais que l’on connaît et avec qui nous partageons une « culture » enfin un ensemble de pratiques qui nous permet de tenter de communiquer. Il s’est écrit d’énormes livres sur la définition du mot « culture » ne demandez pas à ma petite tentative d’être autre chose qu’une tentative de définition.
Vivant dans le Nord, je ne connais pas de singe personnellement, donc je devrais me taire. Mais on m’a demandé alors je tente. Nous parlerons ici des hominidés, les gorilles, chimpanzés bonobos et autres… Ils sont essentiellement frugivores et forestiers, et donc doivent sévèrement contrôler la fécondité pour empêcher que l’augmentation de la taille du groupe détruise la forêt. Pour cela seul un mâle, choisi par les femelles à le droit de produire des grossesses.
Un peu comme chez les loups, qui doivent aussi contrôler rigoureusement leurs population. Pour réussir cela, l’accouplement est une cérémonie de groupe ( le hurlement) où la mère de clan accepte de s’accoupler avec le premier gardien, mais où tous le clan participe avec des cris et une agitation sexuelle extrême ce qui permet de réduire les tensions dans le clan qui autrement éclaterait en guerre de rivaux frustrés.
Les hominidés choisissent plutôt de généraliser les pratiques sexuelles non-reproductives et de s’en servir comme mode de communication dans le groupe, d’en faire un outil de langage. Les pratiques sexuelles deviennent alors des outils pour réduire les conflits. C’est vrai que parfois les hormones prennent le dessus et que les mâles se livreront à des énormes démonstrations de puissance, qui généralement ne fait pas trop de dégâts.
Chez la plupart des espèces d’animaux qui n’ont pas ou peu de prédateurs, (les ours par exemple) il est du devoir du mâle d’éliminer les petits faibles ou infirmes pour maintenir et améliorer la génétique. Encore une fois la régulation de la reproduction est essentielle à la survie du groupe. Chez les hominidés aussi! On prétend que c’est pour rendre disponible les femelles que les mâles tuent les petits. Je crois que c’est l’inverse, un mâle qui produit des faibles sera rejeté par les femelles, ce qui entraînera un grande crise, mais qui est nécessaire à la survie de l’espèce.
Je pourrais continuer longtemps mais il me semble que déjà il est possible de tirer des conclusions. Chez les humains, les religions ont décrit comme « péchés » et « non-naturelles » les pratiques sexuelles non-reproductives, ont réduit le rôle des femelles à être des sujets passifs de la domination du mâle. Tant que la famine contrôlait les populations, tant que la guerre réduisant la tension sexuelle des mâles, l’espèce a pu survivre. Mais la bêtise religieuse nous conduit maintenant à la disparition de cette espèce envahissante qui n’a su respecter la « nature ». Constat où ce n’est pas l’outil ou l’intelligence qui permet la survie mais le respect de l’écosystème.
Commentaires
Excellent et tellement vrai....