Moukmouk de Pohenegamouk

L’Arctique n’est pas si silencieux que cela. Il y a le vent, le craquement de la glace, et parfois les cliquetis cristallins de frasil qu’une houle paresseuse fait bouger. Et encore plus rarement des pas, des pas de caribous, des pas d’humains… Les loups on ne les entends pas marcher. Mais à l’exception du vent, il faut tendre l’oreille pour entendre cela.

Sous la glace, c’est beaucoup plus vivant : les phoques surtout et leurs chants délicats mais insistants, le babillage des bélugas, et beaucoup plus rarement les sonars des morses et des épaulards.

Une cacophonie douce. où le son sert à voir dans ce monde sombre à cause de la glace qui bloque la lumière.

Un échange amoureux de deux bélugas avec le chant des phoques tout autour

Il y a longtemps j’ai démontré que la population de bélugas périclitait parce que le bruit des bateaux les avaient rendus mal-entendants ce qui les limitaient beaucoup dans leurs capacité de chasser et de manger et qu’ils avaient du développer un langage beaucoup plus criard que le langage des bélugas de l’Arctique.

Les Inuits l’ont très bien compris, et maintenant que l’Arctique s’ouvre de plus en plus à la navigation, la Conférence Circumpolaire Inuit demande à l’Organisation maritime Internationale (un organisme de l’ONU pour la gestion des routes maritimes) d’exiger que les bateaux respectent la paix sonore de la mer du pôle Nord.

Je ne sais pas si c’est possible de freiner la passion des riches de détruire toute forme de vie. Mais s’il vous plait, écoutez cette demande pour sauver un des derniers espaces que les humains n’ont pas encore réussi à détruire.