Reprise : plongeon ches les petits frères bavards

j'ai eu une dure journée de marche dans la montagne, et comme je suis allé (entre autre) chez les castors, je me permet une reprise d'octobre dernier. Comme je n'ai pas fait de reprise hier... je m'en permets une aujourd'hui.

e sont les Iri Akoï (iroquois) qui l’appellent le petit frère bavard, et ils ont bien raison. Peu d’animaux terrestres ont un vocabulaire aussi étendu, et un plaisir à s’exprimer aussi grand que le castor. On ne le sait pas parce que c’est un animal de la forêt, surtout nocturne et sa voix n’est pas très forte. Il faut écouter. Voilà ce que cela donne de très près :

Il m’est arrivé de trouver très tôt le matin un bébé castor qui s’en doute s’était perdu en cherchant à retourner chez lui. Pas très rapide sur terre je n’ai eu aucune difficulté à l’attraper. Je n’avais qu’un seul but le retourner à l’étang pour qu’il retrouve sa maison. Il faut quand même le tenir fermement et se mettre les doigts loin des dents. Un petit de 3 kilos à peine peut vous mordre sérieusement. Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre la boule de poil se mettre à couiner et grogner, pour se plaindre de la façon dont je le traitais. La rencontre fut brève, 2 minutes à peine et j’entendais ce que je crois être le papa taper de la queue sur l’étang pour à la fois m’avertir et appeler le petit. À l’eau petit fugueur, j’espère que tu auras la correction que tu mérites.

Le castor n’avait sans doute pas peur de moi. Un adulte pèse facilement 25 kilos, et n’a que très peu de prédateurs. Risquer le combat avec ce puissant rongeur doit être très dangereux. Les petits par contre font un dîner très gras et savoureux.

Mon histoire : hier matin, après ma visite à la loutre, (c’est vrai, il faut que je vous en reparle bientôt), je montais la montagne et comme d’habitude j’ai traversé la rivière sur le barrage qu’ont construit les castors. Je ne sais pas par quoi il a été fragilisé, mais la digue a cédé sous mon poids plume. Pourtant, je suis passé par là des dizaines de fois. La digue s’ouvrait rapidement et j’ai du courir pour ne pas être emporté avec l’ensemble de l’ouvrage. Je ne me sens pas coupable, il y a une autre raison à cette catastrophe.

Mais voilà, j’étais de l’autre côté de la rivière, il me faut retraverser. J’y pense 400 mètres plus bas, il y a une autre digue. Depuis qu’il n’y a plus de trappe pour la fourrure, les castors pullulent dans la montagne. Personne ne s’en plaint, c’est la meilleure protection contre les incendies de forêt.

Je suis arrivé trop tard, le coup d’eau du premier barrage a fait éclater le second. Le courant est très fort et je dois traverser. Descendre jusqu’au lac pour trouver un passage me rallongerait d’au moins 3 kilomètres et j’aurais à me mouiller. Alors, aussi bien le faire ici. L’eau qui descend de la montagne en cette saison est très froide, et j’ai 4 kilomètres à faire avec un jeans mouillé et avant de retrouver un peu de chaleur. J’ai évité le rhume, je suis bien content, mais les articulations grognaient particulièrement, lors de ma marche ce matin.

Je suis retourné sur les sites, et déjà les travaux de la nouvelle digue étaient très avancés. J’ai pensé couper un arbre ou deux pour participer à la réparation de mon dégât. Mais, je n’étais pas sûr de choisir les bons, et on ne coupe pas un arbre pour rien.