Au nom de l’equilibre
jeudi 25 janvier 2007, 22:21 General Lien permanent
2006 a été une très bonne année pour les OGM. 2 millions de plus de fermiers( évidemment les plus productifs) en ont utilisé. Quand on parle de possible danger, on nous répond qu’avec les méthodes culturales des 1945 la population de la Terre ne pourrait pas dépasser 3 milliards. C’est fort probablement vrai en plus. Qui suis-je prêt à laisser mourir de faim?
C’est L’ISAAA qui le dit, 100,2 millions d’hectares ont été plantés en OGM soit une augmentation de 13%. L’ISAAA ne peut mentir, ils sont financés par le gouvernement USA et les sociétés productrices d’OGM. Ce qui m’étonne c’est 10 millions de producteurs pour 100 millions d’hectares ça donne 10 hectares par producteur. Très petites surfaces, si on pense qu’ici un producteur de moins de 200 hectares n’a aucune chance de survie, et qu’il y a beaucoup de producteurs de mille hectares. Je ne sais pas comment analyser cette donnée. Ce n’est pas mon propos.
Une autre bonne raison qui fait que nous atteindrons bientôt les 7 milliards d’humains, ce sont les antibiotiques. Les infections bactériennes ne tuent plus les enfants, une blessure n’est plus une catastrophe. Par contre, les infections nosocomiales font de plus en plus de ravages et sont une des causes les plus importantes de mortalités. Ces superbactéries qui se développent actuellement dans nos hôpitaux à cause des antibiotiques sont de plus en plus résistantes à une très large gamme d’interventions. Inévitablement une de ces bactéries réussira à sortir de l’hôpital ( probablement un SARM renforcé). Je ne cherche pas à faire peur, mais simplement à expliquer l’équilibre. Si on trouve une arme contre la nature, elle trouvera une parade. À courir après la sécurité on se met dans un danger encore plus grand. Le plus fort est le plus faible.
Bien sûr les OGM augmentent la productivité des surfaces exploitées et que nous avons besoin d’une très grande productivité pour nourrir tout le monde (par les OGM ou autrement). Mais à faire des plantes qui produisent les herbicides ou les insecticides, on crée des super-plantes qui résisteront à ces herbicides et des super-insectes impossibles à contrôler.
Les humains à se concevoir ainsi au dessus de la nature plutôt que dedans, à se voir au sommet de la pyramide, se placent dans une situation de fragilité extrême.
Commentaires
finalement est ce que nous, petits dans ce monde de super producteurs ça sert à quelque chose qu'on essaie de résister . ? estce que notre goute d'eau change quelque chose? j' ai l'impression d'être une don quichotte . tu as un petit message d'espoir pour nous? s'il te plait...
carpe diem peut être .... mais je vais retourner écouter les bélougas . au fait je suis sûre que les nourrissons chantent il suffit que j'écoute petitou et j'ai l'impression d'entendre les bélougas !!! d'ailleurs c'est son nouveau surnom comment appelle t on un bébé bélouga?
moi ça fait bien longtemps que j'ai déchanté (ancienne (toute petite) militante écolo, cousteau,LPO,BB ...etc)
je suis désormais une pessimiste endurcie! J'espère seulement ne pas m'en prendre trop plein la g.... moi et ceux que j'aime
Bey+ Sandrine--) oui, il y a vraiment de l'espoir. Il y a 7 ans j'étais un farfelu, un danger publique qui empèchait l'économie de ce développer. Les pires bandits industriels réunis à Davos aujourd'hui même réclament des mesures. La petite phrase: "le marché ne peut pas contrer le réchauffement global" est une immense victoire. maintenant il faut leurs faire comprendre que les solutions passent en partie par la destruction de ce qu'ils sont. Je gage qu'ils vont trouver un moyen de la faire en faisant du fric.
Ton analogie avec les antibiotiques est parlante. Les bactéries - qui sont des organismes vivants - sont de plus en plus rusées et développent de vraies parades très sophistiquées contre les antibio. J'ai eu l'occasion de travailler sur ce sujet et j'ai été épatée de leur "inventivité".
Les résistances sont de plus en plus fortes et la perte d'efficacité des antibiotiquees est avérée (cf en France les campagnes pour réguler leur prescription, qui ne visent pas seulement à faire des économies mais à lutter contre le développement des résistances des bactéries). Non seulement ils ne sont déjà plus efficaces contre certains agents des maladies nosocomiales, mais un jour peut-être, ils ne pourront plus enrayer les grandes épidémies d'autrefois.
C'est vrai, la nature trouve à s'adapter. On peut se dire qu'elle aura peut-être des ressources contre tout ce qui la détruit aujourd'hui ? Mais à force de jouer les apprentis-sorciers...
Vrai aussi que l'économie doit y trouver son compte. Toujours sur les antibios, il y a, je crois, assez peu de recherches sur de nouvelles molécules, car le domaine des infections aigues n'est pas aussi rentable pour les labos que celui des maladies chroniques.
Ta dernière phrase:
"Les humains à se concevoir ainsi au dessus de la nature plutôt que dedans, à se voir au sommet de la pyramide, se placent dans une situation de fragilité extrême."
me parait résumer ce que nous pensons être et ce que nous sommes réellement.
Sido--) merci, c'est ce que je veux dire.
Meerkat--) C'est le principe même de l'existence de la vie. Le loup est plus lent que le caribou, sinon il n'y aurait plus de caribou et plus de loup. A tenter d'être au-dessus, on se précipite au devant des pires désastres.
Oui tout à fait d'accord avec Sido!
Alors oui c'est un scenario catastrophe qui nous attend vraissemblablement au bout du compte... mais en prendre conscience (et agir de plus en plus dans le bon sens) pourra peut-être limiter les dégats?