Pleine lune et Nulliarsak

J'ai bien de la difficulté à bien dormir les soirs de pleine lune. Je ne sais pas si c'est le désir ou la crainte de voir revenir ma Nuliarsak, mais j'ai tendance à faire des tours dans mon lit sans pouvoir m'assoupir.

D'autant plus qu'hier soir, je suis retourné à l'hôpital. Les médecins voulant savoir pourquoi je fais des soudaine poussée de tension artérielle (non ce n'est pas la betterave) m'ont installé des dizaines d'électrodes sur le corps et la tête pour mesurer ce qui se passe électriquement dans mon système. C'est électrodes sont collées avec une glu qui prend dans le poil, si bien que ma belle fourrure est toute chiffonnée. Je ne sais pas combien de douches je vais avoir besoin pour reprendre mon lustre naturel. S'il y a des coiffeurs pour ours dans mon lectorat, j'accepte les trucs.

Dormir avec des dizaines de fils qui s'enroulent autour de toi, spafacile, d'autant plus que lorsqu'un s'arrache, la machine sonne et l'infirmière vient le replacer. Alors pour un temps, ma Nuliarsak vole l'image de l'infirmière et me laisse croire que... merde ça sonne encore. Peut-être qu'il y a des gens qui ne savent pas que les Nuliarsak sont de dangereux esprit du second monde Inuit, j'en parle ici.

Ma Nuliarsak adore la pleine lune. La lumière blanche lui va bien au teint. Je pense toujours savoir la reconnaître, mais je me méfie, ses pièges sont subtils. Dans le geste de toucher, qui a-t-il de moi, qui a-t-l de l'autre? Avec qui partageons nous les caresses? Il est si facile de s'enfermer dans son propre rêve, de se désirer plutôt que l'autre, et constater au réveil que notre flamme n'était que rêve. Si on se réveille...

Où est la limite de ce que je prétends être moi dans la fusion des sens? Où commence l'autre?

On me dira, mais quand c'est vrai, je le sais! Oui, je le sais, ou du moins je l'affirme.