Hommage à Glen Gould

Mort à 50 ans, il y a vingt ans cette automne, il est important de souligner sa remarquable contribution à la musique et la pensée de l'Occident. Quelques mots et quelques liens pour mémoire.

Gould est un génie. Un génie dans le sens que son travail n'est pas une continuation réussie de ce qui se faisait avant, mais marque une rupture, montre une façon différente de non seulement interpréter des œuvres du passé, mais aussi la fin de la musique donnée en représentation, la fin du spectacle pour la confrontation de « je » avec l'œuvre.

Gould est aussi un héros. On peut considérer sa technique comme une prouesse, comme l'est la technique de nombreux virtuoses. Pourtant sa technique n'est jamais la représentation de sa personnalité de son « je » comme l'était la performance d'un Chopin, d'un Lizt, mais au contraire comme un choix, une recherche de la meilleure interprétation de l'œuvre. Ce n'est pas lui, mais l'œuvre qui est mise de l'avant.

Aussi Gould représente le but, l'objectif de la pensée Socratique, et c'est pourquoi son interprétation de Bach est aussi remarquable. Ce n'est plus la musique mais l'idée de la musique qui est recherchée. Ce n'est plus la célébration d'être ensemble, mais la célébration de l'Absolu, d'un Dieu total, objet mathématique parfait niant toute matérialité forcément imparfaite.

Bon, vous vous en doutez bien, cela représente pour moi l'Ennemi, la négation du sens et de la vie. Mais une telle grandeur dans le mensonge rationnel mérite d'être étudié, la beauté est belle même si elle est fausse.

Voici un jeu très intéressant pour jouir de cette musique:

Quelques liens: de Radio-Canada du concert en mémoire

et d'intérêt général si vous ne le connaissez pas.