Food Inc.
lundi 22 juin 2009, 16:22 La mal-bouffe Lien permanent
Un film fait le débat en Amérique actuellement : Food Inc. Une autre fois la vision de l'industrie alimentaire qui nous empoisonne, mais comment s'en sortir ?
Un autre film qui démontre que l'industrie alimentaire nous empoisonne. Ce n'est certainement pas ici que je vais prendre la défense du monstre qui tue notre petite planète. Sauf, qu'encore une fois, le film passe à coté des solutions en nous disant que choisir des aliments bio et produit localement terrassera le dragon.
Pourtant, il a été démontré qu'il est impossible de nourrir 7 milliards de personnes sans la production industrielle, il n'y a pas assez de surface cultivable et surtout la main-d'oeuvre nécessaire à une production non industrielle entrainerait une telle hausse des coûts que la crise qui en résulterait, entrainerait des milliards de morts.
Il faut se rendre compte qu'un bon rendement pour le blé c'est deux tonnes à l'hectare, un rendement habituel pour le maïs c'est 15 tonnes. Il n'y a pas 8 fois plus de surfaces cultivables. Il faut aussi savoir que le maïs ne pousse pas sans un apport considérable d'engrais azoté, et que pour faire ces engrais, cela prend beaucoup de pétrole. La hausse des prix pétroliers en 2008 a provoqué une crise alimentaire qui nous démontre sans l'ombre d'un doute le lien évident entre le pétrole et le maïs.
Oui, c'est l'industrie du Maïs-soya qui a permis de passer de 2 milliards à 7 milliards de personnes sur Terre. Abandonner cette logique économique, c'est accepter que la population de la Terre diminue de façon sensible. Il y a peut-être des solutions technologiques, mais ce n'est certainement pas vers un retour à des solutions à faible rendement.
En Amérique, le diabète, l'obésité sont des maladies économiques tout comme la tuberculose. Ce sont des maladies de pauvres et des maladies nécessaires pour qu'il y ait des riches. Ce n'est pas une question de choix personnel, ou de conscience qu'il faut manger différemment. Travailler au salaire minimum ce n'est pas un choix, tout comme manger la bouffe industrielle.
Les solutions passent évidemment par l'arrêt des subventions agricoles qui favorisent cette industrie. Les solutions passent par taxer massivement les produits pétroliers pour assurer une répartition des richesses ce qui entrainera une recherche intensive de solutions moins énergivores. Les solutions ne sont pas individuelles, mais politiques.
Commentaires
Oui Moukmouk, Politique. Je souscrit. Mais il faut arriver à ce que les gens se sentent vraiment concernés et qu'ils comprennent qu'ils peuvent changer les choses, non ?
A ton avis, quels politiques défendent vraiment cela ?
Bises
Tili
Oui Moukmouk le bio est fait pour les privilégiés.
Néanmoins, il est important que chacun consomme mieux, que l'on mange moins de viande, moins de protéines. Tous ces terres qui sont utilisés pour produire de la nourriture pour l'élevage pourrait produire des aliments pour les hommes. Pour produire 1 kilo de bœuf il faut 50 fois plus de terre que pour produire 1 kilo de légume. Et en plus le bœuf émet du CO2...
De plus en plus de personnes ayant des revenus moyen choisissent de manger moins de viande pour manger mieux. Ce qu'il faut changer c'est la société de consommation.
L'exportation de notre modèle en Asie est une vraie catastrophe et l'obésité est devenue un pandémie.
Tout ne viendra pas de l'action individuelle mais elle peut faire naître une conscience collective qui permettra de changer notre operating system.
Indien--) Tu as bien raison, qu'il faut autant que possible diminuer notre consommation de viande, faire attention à notre impact personnel. Mais de faire porter sur les individus la responsabilité des décisions des États et des grandes entreprises, c'est ça qui est dangereux. L'agriculture c'est d'abord une arme de domination pour les empires.
Tili--) il va falloir que je reprenne mon billet sur le politique. Je ne parle pas des partis politiques existants qui pour la très grandes majorités sont au service des grands groupes financiers, mais de s'organiser pour résister.
Ici en France, nous avons le film "Nos enfants nous accuseront", documentaire qui nous montre l'initiative d'une commune du Gard qui décide d'introduire le bio à la cantine scolaire.
Le réalisateur brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette les jeunes générations : empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole et dégâts occasionnés sur la santé publique.
Donc ne pas faire que constater les ravages, mais trouver les moyens d'agir et ce, tout de suite, pour que nos enfants ne nous accusent pas
Toujours ce bon vieux débat de chez l'Ours: solutions individuelles ou collectives? moralisation ou régulation? culpabilisation ou réflexion?
Montrer du doigt en disant que nos enfants nous accuseront est un non-sens absolu, pour nos enfants comme pour nous. S'imaginer agir sous prétexte de bio et de pain complet, sous prétexte de moins de viande et de moins de kilomètres, est un miroir aux alouettes. Je n'évoque même pas ces pratiques de tri sélectif et de campagne de nettoyages de plages avec force caméras.
Le positif de ces gesticulations est de participer à la lente prise de conscience de la population, à la lente maturation des idées qu'on croyait à jamais enfouies dans les poubelles de l'histoire depuis René Dumont, ces idées qui changeront le monde. Il n'y aura pas d'autre effet que cela et c'est déjà beaucoup, mais ce n'est pas ainsi que le monde changera. Le monde ne changera que lorsque la prise de conscience aura assez déferlé pour que plus aucun grand de ce monde ne puisse feindre de l'ignorer et soit obligé de s'y soumettre s'il veut rester grand de ce monde, ou devenir plus grand encore.
Il n'y a pas une solution, il n'y a pas une méthode, il n'y a pas un coup de baguette qui tiennent. Il y a un long travail à faire, de pensée, d'hypothèses, d'essais, de débats, de polémiques, de confrontations, avec deux certitudes et deux seulement: ce qui est ne doit plus être, et ce qui est ne peut être détruit sans être remplacé.
Nos blogues participent à ce travail, nous ne devons pas en douter un seul instant, quand bien même nous nous heurtons et nous nous contredisons. Et le monde nouveau ne viendra pas comme un lendemain qui chante, les lendemains qui chantent sont toujours suivis de guillotines et de bains de sang, l'accouchement sera long et douloureux et aucune péridurale pour le faire passer, et plus il sera long plus il sera douloureux, ne serait-ce que par les catastrophes désormais inévitables.
Je réfute les il faut ceci et les faisons cela. Je refuse que l'on chasse les sorcières et les apprentis sorciers. Je demande qu'on travaille et qu'on réfléchisse, moi le premier, et que nos enfants, au lieu de nous accuser comme nous semblons par avance le leur demander, réfléchissent et travaillent. Ils le font déjà, et vous savez quoi, nous aussi.
Le résultat des dernières élections de ce parlement européen que nous méprisons alors qu'il a tant d'importance, sont non point une victoire ne rêvons pas, mais un signe, juste un signe, un prémice, du tsunami qui vient et dont nous sommes.
Et comme un commentaire digne de ce nom doit se finir par une écharde dans la patte d'un ours, je vais l'interrompre ici (pas l'ours, le commentaire), il est tard et demain je dois aller travailler sur des déchets nucléaires.
Dommage que mes errances dans les rues de Paris ne nous aient pas mis face à face, je t'aurais fait une grise mine de parisien stressé histoire de redresser la réputation de l'indigène mise à mal par un œil plantigrade trop bienveillant. Tu aurais pu, au lieu de traîner à Belleville ou à Colombe en des lieux incertains, passer par Billancourt où je tiens chronique.
Gentil, moi, un parisien? Nonmého, un peu de respect, monsieur le québécois, je suis méchant quand je veux et je klaxonne dans ma grosse bagnole.
Le tout bio est une utopie, nous sommes bien d'accord.
Mais justement, notre monde ne souffre-t'il pas de n'avoir plus d'idéaux, plus d'utopies sur la pulsation desquels chacun essaie de calquer sa respiration au mieux?
Je parle d'idéaux moraux, spirituels (ouille, les vilains mots). Pas de ce qu'on nous vend comme la seule façon possible d'être quelqu'un "qui a réussi" (pour ma part, je laisse les montres aux grincheux, je préfère avoir le temps... ^_^*), pas la course à l'accumulation, à la sacro-sainte croissance, à la consommation effrénée sur le mode du "moi j'en une plus grosse que la tienneuuuuuuuuuuh" (de voiture, RHOOOOOOOOOOOOOO!!!).
Comme toutes les utopies, le tout bio est impossible à atteindre mais que ça ne nous empêche pas de faire au mieux de nos possibilités pour que ce rêve existe, même partiellement.
Il y a quelques années il était question d'agriculture raisonnée et ce concept me parle bien plus dans sa nuance et ses promesses de "traitements" personnalisés, de "dose juste", que le "totalitarisme" du tout bio (qui est l'autre face du tout ou rien proposé par l'industrie agro-alimentaire), c'est vers cette solution-là qu'il me semble malin de se tourner. Vers CES solutions-là plutôt, puisqu'il s'agit de réfléchir au cas par cas.
Seulement dans notre monde en noir et blanc, le seul moyen "raisonnable" pour le moment d'introduire quelques nuances de gris c'est justement d'aller dans la radicalité inverse de celle qui nous est imposée, pour contrer au mieux l'inertie du rouleau compresseur...
Exiger beaucoup pour obtenir un peu mieux...
L'action collective, oui, par le politique, absolument. Cela fait déjà quelques années que j'en suis convaincue. ça n'empêche en rien l'action individuelle.
Pas le tri sélectif qui est poudre aux yeux...
C'est bien gentil de se rassurer en triant ses déchets. D'ailleurs, je me demande bien le sens du tri sélectif tel qu'il est mis en place à Paris puisqu'on met dans le même container papier, carton, plastique et métal. Je me demande vraiment comment le papier peut être recyclé dans ces conditions puisque nos boîtes de conserves ne sont pas propres...
C'est bien gentil donc, de soigneusement trier ses déchets, ça flatte l'ego, ça caresse sa fibre végétale dans le sens du poil, ça donne bonne conscience mais dans le fond, ça sert à quoi si rien ne change à la source, si on achète toujours autant d'emballage, si l'on gâche toujours autant de nourriture?
Le problème c'est la quantité de déchets. Qu'on puisse en recycler une partie, ma foi j'ai juste l'impression que ça donné un blanc seing pour consommer encore plus, juste l'effet inverse de ce qui était revendiqué (mais peut-être pile poil ce qui est recherché, non? Nous faire consommer, consommer, consommer...)
Non, il est urgent de garder(ou retrouver) son sang-froid et de réfléchir. Réfléchir à nos comportements individuels de consommation. Et réfléchir à son mode de consommation, c'est réfléchir à ce qui est important pour soi, c'est revenir à des valeurs morales en délaissant la valeur marchande, ou à tout le moins, la replacer à la fin de la liste, comme moyen de faire fonctionner un système plutôt que comme idéal de vie.
Il y a deux semaines, nous avons été matraqués par le film HOME que j'ai pour ma part soigneusement évité après avoir entendu Monsieur YAB (dont je ne cautionne pas du tout les démarches "écolos") expliquer d'où venait l'argent (le groupe PPR, grande multinationale de consommation ) qui lui a permis
de polluerde cramer du kérozènede filmer des régions du globe encore préservées (mais qu'on leur fiche donc la paix bon sang!), et aussi après l'avoir entendu dire que la solution est dans les petits gestes quotidiens... fondamentalement l'inverse de ce que à quoi je crois.Biz mon GroNours!
andrem > oué! FARPAITEMENT!
^_^*
J'ai souvent le sentiment que pour vivre mieux sur notre planète, tel que ça nous est présenté par les media dominants, en tout cas, c'est se tirer une balle dans le pied.
Manger bio mais des produits qui viennent en avion de milliers de kilomètres, ça donne une sacrée "empreinte carbone" au produit. Manger local mais bourré de pesticides, c'est pas bien non plus.
Manger de la viande, ça consomme des ressources (et de la viande). Le poisson, ça vide les océans et ça déséquilibre l'écosystème.
Bref. Pas facile.
Eh, les filles et les gars!
La nuit m'a porté conseil, et j'ai trouvé la solution finale, le grand soir et le petit matin réunis.
Mais si messie.
Yaka plus manger du tout.
Tout le monde connaît le proverbe: ti bouffes ti bouffes pas ti crèves quand même.
Etonnant, non?
Andrem--) C'est la vie qui est une maladie mortelle. Et quand tu dis : "Il y a un long travail à faire, de pensée, d'hypothèses, d'essais, de débats, de polémiques, de confrontations, avec deux certitudes et deux seulement: ce qui est ne doit plus être, et ce qui est ne peut être détruit sans être remplacé." C'est ma définition d' une solution politique.
Anne--) C'est ce que je dis, les solutions ne sont pas individuelles et ça ne veut pas dire de faire n'importe quoi à notre niveau.
Trollette--) la fameuse question des idéaux et de l'individualisme... c'est important, je vais tenter d'écrire quelque chose là-dessus
Je suis "tombée" dans ton blog en 2007 par un billet qui s'appelait (de mémoire)"faisons taire les moralisateurs" que je trouve toujours d'une brillante actualité. Le talent quoi !
Plus sérieusement, oui la propagande a pour pour vocation de favoriser la prise de conscience, la vision commune du problème et de l'urgence, le problème c'est qu'elle est utilisée comme une pression qui nous culpabilise si nous refusons l'injonction de nous sur-adapter.
OK je suis prête à trier, à manger moins, bio, etc mais toi mon Etat, mon député, mon sénateur, mon maire tu es prêt à quoi de ton coté, en contrepartie ?
C'est le même problème en entreprise, jusqu'où accompagner les gens qui souffrent parce que l'entreprise leur demande toujours plus en terme d'adaptation. A partir d'un certain point, le seul accompagnement respectueux, c'est d'aider la personne à quitter la structure malade.
Là nous ne pouvons pas quitter notre bateau la planète Terre. Nous n'avons pas le choix, nous devons inventer notre futur autrement qu'en prolongement du passé. Un nouveau contrat social mondial, rien que cela.
Bien sûr que les solutions ne sont pas individuelles , mais politiques. Et vendre du bio aux riches (les pauvres, y compris chez nous n'en ont pas les moyens), c'est encore leur vendre quelque chose (et leur donner bonne conscience).
Mais on n'arrivera pas à des solutions politiques, si l'individu ne prend pas conscience. L'indifférence des puissances de l'argent aux risques de la planète ("avec le pognon qu'on a on trouvera toujours une solution") me pousse à penser qu'elles ne prendront de décisions dans le bon sens que contraintes et forcées. Et je ne vois pas qui pourrais les contraindre si l'individu ne prend pas collectivement et massivement conscience.
Je ne sais pas si tu m'as compris, mais moi je me comprends, ce qui n'est pas si mal