Réflexion pour un 8 mars
lundi 8 mars 2010, 13:44 General Lien permanent
Des questions importantes posées sur le blogue de Nadia. J'espère qu'il y aura beaucoup de réponses, cette question est fondamentale pour la survie de notre petite planète.
A) le mot féminisme pour moi. Est-il toujours pertinent de parler d'égalité ?
Le féminisme, c'est le mouvement de lutte pour l'égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes. Il est assez facile de définir ce qu'est l'égalité des droits, c'est une bataille politique pour modifier les textes des lois qui discriminent les femmes. Au Québec, (contrairement à la plupart des pays) cette réforme des textes juridiques est pratiquement complète. Par contre, pour ce qui est de l'égalité des chances, cela prendra encore beaucoup de temps parce que ce sont les fondements de la culture occidentale qu'il faut modifier.
A qualification et intensité de travail égale le salaire des femmes est autour de 22% inférieur à celui des hommes ( il y a des analyses différentes mais le principe reste le même) et moins de femmes occupent des postes de direction. De très nombreuses études ont tenté de décrire et justifier ces données. L'Observatoire des inégalités entre autres, fait un très bon travail d'analyse de la situation pour la France, mais la structure est la même pour tous les pays développés.
Il reste que la lutte pour avoir plus de femmes-cadres et dirigeants d'entreprises ne changera en rien la nature de la discrimination. Se faire exploiter par un homme ou une femme, reste se faire exploiter, et les femmes qui se rendent au pouvoir doivent se comporter comme des hommes, parce qu'ils et elles ne sont que la représentation du pouvoir économique cherchant à se reproduire.
Il faut remonter à la naissance de l'agriculture et de la propriété privée des sols, pour en voir l'origine. Et pour voir disparaître cette discrimination, il faut d'abord s'opposer à la religion monothéiste, qui veut par tous les moyens à s'opposer au seul vrai pouvoir dans la nature, celui de donner ou non naissance. C'est la lutte contre ce pouvoir essentiellement féminin qui structure l'oppression. Comme le disait Napoléon : « une grande femme est celle qui fait beaucoup d'enfants ». Il n'a malheureusement pas rajouté, pour qu'ils servent de chair à canon dans mes batailles.
Tant qu'il restera un prêtre, un imam ou un pasteur, la question de l'égalité continuera à se poser.
Des solutions...
Ce n'est pas en réfléchissant sur les rôles actuels des femmes qu'on pourra trouver des solutions, parce que ceux-ci sont fixés par la structure de la cellule familiale restreinte ( Papa-maman-les enfants) qui n'est que la conséquence, l'aboutissement de la façon dont on produit et s'approprie les biens et les services. L'échec de ce modèle en est la meilleure preuve. Les couples durent de moins en moins longtemps, ce qui impose un fardeau encore plus lourd au ceux qui ont osé tenter d'avoir des enfants.
Je cherche dans l'histoire, des moments où la famille restreinte était le centre de la société sans en trouver. J'en suis à penser qu'il est impossible à un seul couple d'assurer la tâche d'amener les petits humains à la maturité. Cette tâche doit être partagée par un groupe plus large. Heureusement, nous avons la garderie et l'école pour rendre possible notre survie.
Commentaires
Je vois un grand A/ mais pas de B/ ??!!
C'est normal, chef ?!
Tu peux peut-être considérer "les solutions" comme B, mais le vrai truc, c'est que je me suis coupé, ça devenait franchement beaucoup trop long ce billet.
Merci de cette réponse vraiment documentée. J'ai aussi séparé mes réponses car il y a tant à dire que cela fait des billets trop longs...
J'aime beaucoup ta manière de "prendre" le sujet parce que finalement les questions de Nadia étant culturelles, c'est bien difficile de ne pas répondre en s'enfermant dans notre propre grille culturelle occidentale.
J'ai répondu aux questions de Nadia et merci pour le lien vers son blog, j'ai apprécié.
Tu regardes pas la serie "Big Love" sur les mormons fondamentalistes polygames? Ca donnerait presque envie de prendre une seconde femme. Presque.
Sinan, pour moi le feminisme c'est pas d'etre a egalite avec les hommes, c'est d'avoir le choix.
Par exemple je suis bien heureuse d'etre un mammifere et de faire un ptit d'homme, je trouve ca merveilleux et je laisserais ma place de femme pour rien au monde. Et je voudrais bien avoir le CHOIX de m'en occuper comme un mammifere si j'en ai envie.
Ce qui me derange dans le feminisme, c'est que parfois j'ai le sentiment qu'on considere la maternite comme quelque chose d'avilissant, qui handicape les femmes. Moi j'aime travailler - mais je voudrais pouvoir decider de le mettre en suspens sans etre jugee conformiste, retrograde ou anti-feminisme, parce que les instincts de mammiferes (de femme et d'homme d'ailleurs) ce sont aussi des plaisirs de la vie pour moi (bien manger, baiser, pis avoir un petit accroche a ses mamelles).
Ca doit etre faisable, dans les pays Nordiques ils ont un systeme fabuleux, avec un conge maternite de 1 an, a partager entre les deux parents.
Drenka--) au Québec le congé de maternité est de 18 semaines en partie partageable, et peut-être prolongé assez facilement par un congé sans solde pour le reste de l'année sans perdre son poste.
Si certains courants féministes insistent plus sur le droit au travail et l'indépendance financière, c'est que l'élevage des petits a été un esclavage. Mais je pense que c'est moins problématique maintenant sauf pour Badinter.
Oui je pense aussi que maintenant, les batailles principales sont autour de cette notion de CHOIX et d'égalité des chances. Et il reste du boulot. Je te fais un courriel.
Névrosia-+Nadia--) Plaisir. Et que la discussion continue.
Saveur(s)--) je pense aussi que la première aliénation vient de la culture occidentale... et tant qu'on y réfléchit de l'intérieur, c'est difficile de voir le portrait d'ensemble.
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