Matriarcat ?
mardi 9 mars 2010, 16:35 General Lien permanent
Dans les discussions liées à la journée des femmes, je me suis fait répéter le mot matriarcat comme étant un piège à éviter. Une réflexion.
'ai lu beaucoup de ce qu'on disait hier de la Journée Internationale des Femmes. Surtout pour sentir quels étaient les courants idéologiques, les plus fréquentés. Pour beaucoup et il ne faut pas s'en étonner, la Grande Toile est plus un tambour qui résonne aux bruits sociaux qu'un lieu d'analyse. C'est en cela que les réseaux sociaux, sont sociaux.
Je suis heureux de constater que le cliché de la « féministe femme frustrée et laide qui en veut aux hommes » n'apparait presque plus, probablement qu'il n'est plus porteur chez les jeunes adultes ( chez les adolescentes par contre... je n'ai pas assez lu pour me faire une idée). Par contre, le cliché du « Matriarcat » revient en force, comme étant un danger qui menace la cohésion sociale. Nouvelle façon d'exprimer la peur de certains mâles de perdre des privilèges ?
Une bonne définition en est donnée par « C-lérat » dans un commentaire (copié-collé): "la femme est une louve pour la femme" tu sous estimes le besoin d'acceptation des femmes et l'influence de leurs mères. Tu as été éduquée sur un modèle matriarcal, dans lequel une femme est indépendante, dominatrice, décideuse et conquérante, c'est pas une généralité dans la société francaise...''
C'est vrai que dans plusieurs sociétés du tiers-monde, particulièrement dans les bidonvilles et les zones fortement acculturées, les hommes sont carrément absents de la vie familiale. Les femmes doivent donc prendre toutes les responsabilités et se débrouiller pour faire vivre le groupe. Je ne peux pas aller plus loin dans l'analyse parce qu'il faudrait marquer les différences entre les cultures et les régions, et ce n'est pas le propos.
Mon dictionnaire me donne : « Type de société dans lequel les femmes détiennent légalement l'autorité et le pouvoir dans la famille et transmettent leurs noms aux enfants. » Je crois que ce n'est pas un danger qui guette les pays développés dans un avenir immédiat.
Vous avez deviné que j'aimerais bien que la femme soit une louve pour la femme, et que les petits soient élevés dans le cocon d'amour que les louves savent créer. Mais je sais bien que l'auteur pointe vers cette concurrence qui existe entre les femmes. La même concurrence qui est valorisée entre les hommes devient une tare pour les filles, étrange. D'ailleurs, je pense que c'est un des éléments déterminants de l'idéologie actuelle, empêcher la solidarité dans les groupes de femmes, solidarité qui serait bien nécessaire pour assurer un meilleur élevage des petits avec les horaires de fou que nous imposent la sacro-sainte productivité.
Chez la plupart des animaux sociaux développés, le groupe est généralement dirigé par une vieille femelle. J'ai vérifié chez les cerfs, les vaches, les caribous, les loups, les corneilles, les oies, les harengs, les baleines et les cabillauds. C'est sans doute vrai pour beaucoup d'autres espèces. Je pense que c'est lié aux nécessités biologiques de la survie de l'espèce.
Chez l'humain, le petit a d'abord valeur de main-d'œuvre et de chair à canon, et la priorité n'est pas la survie de l'espèce, mais la propriété privée de terres et de bétails qu'il faut exploiter et défendre. Le contrôle des naissances et l'éducation des filles est en train de changer l'état de fait. J'espère que nous réussirons avant que les polluants ( bisphénol-A entre autres) aient rendu impossible notre reproduction.
C'est sans doute pour cela que le matriarcat ne menace pas nos sociétés... et Puis si ce sont des qualités pour un garçon d'être indépendant, décideur, dominateur et conquérant, pourquoi serait-ce des défauts chez une fille ?
Commentaires
Je suis entièrement d'accord avec toi. Je n'ai rien de plus à ajouter.
Mélanie--) Merci
Alors là, autant je suis d'accord avec toi que le matriarcat n'est pas une menace pour la société, autant je ne m'associe ni à sa définition, ni à ta conclusion.
Tout simplement parce que je trouve que c'est un défaut pour les femmes, mais aussi pour les hommes, d'être dominateur et conquérant. Cette société où tout le monde court et s'accroche après son petit morceau de pouvoir au dépend des autres me blase et je ne m'y reconnais pas.
L'autorité des femelles que tu cites s'assoie d'ailleurs généralement sur des bases bien plus complexes et subtiles que ces valeurs qui reposent essentiellement sur l'idée de force physique, et me semblent, à ce titre, plutôt masculines.
Nanouk--) tu as bien raison... c'est juste que C-lérat indiquait ces adjectifs comme non-féminins. Comme je disais hier, me faire exploiter par une femme ou un homme, je ne vois pas la différence.
Et tu as surtout raison que ce genre de pouvoir s'assoit sur un contexte culturel complexe, comme le pouvoir du mâle maintenant, qui ne peut plus s'exprimer par la force sans voir la police arriver. Enfin pas aussi souvent que je ne le voudrais.
Mais Moukmouk est-ce qu'il y a tant de sociétés que ça où "les hommes sont carrément absents de la vie familiale" ? Est-ce que ça n'est pas tellement rare dans l'histoire des Hommes que ça en devient anecdotique ?
Quelles sociétés fonctionnent ainsi ?
Ca résonne beaucoup en moins, ce billet, et l'aspect "concurrence" entre femmes au lieu de coopération, de solidarité.
Entre hommes et femmes aussi, d'ailleurs.
Et si on se posait, qu'on arrêtait les conneries, et qu'on commençait à coopérer, les uns avec les autres, dans une sorte de bienveillance a priori ?
J'aimerais !
Coucou Moukmouk!
Je viens de finir un livre intéressant sur la place de la femme/mère dans la société, j'en ai fait un billet...un livre qui fait polémique en France...
Tifenn--) merci j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ( j'ai même commenté).
Anne--) tu le sais c'est un de mes thèmes favoris. Même la prédation est un système de collaboration et non de concurrence. Les grandes entreprises en favorisant "la concurrence et l'instinct du tueur" se prive d'une collaboration qui faciliterait tellement la cohésion dans les boites.
Miyax--) Oui très nombreuses. Il suffit d'avoir vu comment fonctionne les bidonvilles d'Asie, d'Afrique et surtout d'Amérique, où les hommes voyagent entre trois ou quatre "cases-maisons" sans jamais apporter le moindre support à la famille totalement à la charge de la femme. Et dans des contextes moins extrêmes, je me demande si ce n,est pas la majorité des enfants qui connaitrons une période "sans père" avant l'age de 15 ans.