Le vrai visage des sélectionneurs.
lundi 5 juillet 2010, 13:19 General Lien permanent
Je ne parle pas de football, mais de ceux qui veulent écraser nos enfants à coup d'examens.
Il y a eu une grande réforme socio-constructiviste de l'école québécoise qui cherche à développer les compétences des enfants plutôt que leur bourrer le crâne de connaissances dont je ne jugerai pas de l'utilité. Les gens qui veulent que l'école soit le mécanisme qui fasse la différence entre ceux qui gouvernent et ceux qui seront gouvernés crient au drame, l'école ne classe plus les enfants, elle essaie de faire réussir tout le monde, ceux qui ont des difficultés comme ceux qui n'en ont pas.
Bien sûr, moi aussi je crie contre l'école, il ne peut pas y avoir de bonnes écoles parce que ce sont nos enfants et on voudrait qu'elle comble nos lacunes alors qu'elle ne peut que reproduire ce que nous sommes. Pour moi, on ne va pas encore assez loin, je rejette toute idée de classement, les examens ne doivent servir qu'à identifier les faiblesses pour guider le travail à faire.
Pour la première fois, des jeunes quittent l'école secondaire (ils ont 17 ans environ) en ayant toujours étudier sous le nouveau système pédagogique. Ceux qui sont contre prédisaient un échec majeur, la preuve que cette réforme serait désastreuse. Et bien non : 87 % des jeunes qui se sont présentés ont réussi les examens, du jamais vu, mieux que les 70% habituels.
Ceux qui sont contre la réforme, ceux qui réclament des examens, ne peuvent y voir la preuve de leur erreur. Non s'il n'y a pas assez d'échecs, c'est que les examens sont trop faciles.
Moi j'y vois la preuve que les ceux qui veulent des examens, ne cherchent qu'à créer une classe d'exclus de la société, qu'on pourra exploiter pour le reste de leur vie. Et bien sur, ils veulent beaucoup d'exclus pour avoir plus d'esclaves à leur service, ces gens qui cherchent la crème de la société, en séparant le petit lait pour le donner aux cochons.
Commentaires
"Wenn ich das Wort Kultur höre, dann greife ich schon an meinen Revolver"
Alain--) la nouvelle école forme mieux un beaucoup plus grand nombre, et c,est ce que je veux, même si cela veut dire que les très bons élèves devrons compléter leurs formation ailleurs qu'à l'école, ce qu'ils font de toute façon.
Je ne connais pas bien la situation au Québec mais en France, l'objectif de 80% d'une classe d'âge devant aller jusqu'au bac (Laurent Fabius), on a vu ce que ça a donné. Des gosses malheureux qui auraient dû sortir bien plutôt du système pour apprendre un métier au lieu d'être en souffrance sur les bancs de l'école...
Intéressant ce que tu racontes... je ne connais pas assez la situation en France pour me prononcer, mais je sais qu'on joue très fort la pression sur les examens.
Ici sans secondaire5 bien difficile d'apprendre un métier ou se trouver un emploi décent. Un des buts de la réforme était de rendre l'école acceptable pour un plus grand nombre. Il y a malheureusement encore des enfants malheureux à l'école comme je l'étais, mais il y en a moins et c'est déjà une victoire.
En fait, vous parlez de la même chose: le bonheur des enfants...
Pendant des années, on a entendu: "Si tu ne travailles pas bien à l'école, tu finiras un CAP" Honte suprême ! Maintenant, on dit que c'est au lycée que les jeunes en difficulté souffrent et qu'ils auraient été bien plus heureux en apprentissage s'ils avaient été évalués à temps.
L'apprentissage serait-il devenu la voie royale vers le monde du travail et le développement personnel du jeune?
Mais de quel type d'évaluation est-ce qu'on parle?
Quel est le sens d'une évaluation dans une classe surchargée où les profs n'ont pas le temps de faire de l'individuel? Quel est son sens lorsque, par manque d'effectif, les élèves doivent quand même passer en classe supérieure même s'ils n'ont pas le niveau requis? Quel est son sens, si, en cas d'absentéisme de l'élève forcément dépassé, l'état achève de se désengager en culpabilisant les familles par le retrait des allocations familiales?
Il y a bien les cours du soir pour rattraper tout ça...Un élève de 3ème avec un niveau CE1, c'est à la portée de n'importe qui. Le prof de dessin peut bien faire du soutien en maths en heures supplémentaires du moment qu'il est pédagogue.
On ne pourra donc plus dire que le jeune n'aura pas eu sa chance. Entre les cours privés, internet, l'orthophoniste, le psy, les parents, et les cahiers de vacances, s'il ne s'y retrouve pas, c'est vraiment qu'on ne pouvait plus rien pour lui et qu'il serait bien plus heureux en apprentissage. Il aura été évalué à sa juste valeur.
Sinon, en France, on a bien Accadomia...
@ Lemoine, d'accord avec toi mais Acadomia, l'orthophoniste, le psy, les cahiers de vacances, même les parents qui aident (faut déjà avoir le niveau pour suivre au lycée !), c'est pour les gosses dont les parents ont les moyens, et donc on continuera à faire une école à deux vitesses ...
le Moine-+ PPN) malheureusement je ne connais pas suffisamment le système scolaire français pour être en mesure de participer à votre discussion. Ici faire doubler ou sauter une classe est pratiquement impossible simplement parce qu'être avec son groupe d'age est considéré comme très important.
l'école sera toujours à plusieurs vitesses parce que les enfants ne naissent pas égaux, la statut social des parents comptent. D'ailleurs ceux qui réussissent à l'école ne sont pas les meilleurs mais ceux qui sont nés dans les familles riches. Heureusement il y a des exceptions mais pas si nombreuses.
L'école ne peut pas être le grand égalisateur, c,est à l'État de le décider. En France actuellement, vous ne semblez pas aller dans cette direction.
@la petite poule noire:
Je disais au contraire que c'est parce que l'état se désengage de l'éducation qu'il crée des échecs et a besoin de ce retour à l'évaluation pour justifier ses choix, ses petites croix. Ce n'est pas tant l'évaluation que la manière dont elle est faite et utilisée qui pose problème. Il faut que le jeune et les familles soient satisfaits des services rendus. Il faut une solution adaptée pour chacun sans surcoût. L'explosion du marché autour de la scolarité participe du même mouvement. Puisqu'il y a forcément une défaillance des profs dans cette tâche impossible, puisqu'on a quand même fait croire aux jeunes qu'une solution existait pour chaque problème, et qu'ils en ont la preuve sur tous les panneaux publicitaires de la ville, pourquoi s'emmerderaient-ils sur les bancs de l'école?
Après tout, tout le monde a les moyens d'aller sur internet, en cas d'échec déprimant, les frais de psys peuvent être remboursés. Un problème d'élocution? Il y a l'orthophoniste. Les cahiers de vacances sont aussi faits pour être accessibles à tous. Pour Acadomia, j'ai mis un C en trop. Mais l'apprentissage prend deux p. Valorisons l'apprentissage.
Toutes ces sauveurs inhibent et désengagent les parents qui n'osent même plus demander gratuitement à leurs gamins d'ouvrir leurs cahiers, se sentant trop nuls, et inadaptés. N'ayant effectivement plus les moyens d'offrir un i-pod en échange d'une bonne note, Ils s'en remettent à l'autre, refilent le bébé pour un oui ou pour un non, et on s'étonne d'avoir des jeunes irrespectueux, arrogants quand le modèle social est celui de la réussite par le fric et qu'on y a participé en prétendant nous mettre à leur niveau pour les comprendre... On ne demande pas au personnel d'être qualifié, (il faudrait pour ça lui en donner les moyens, le former, le payer en conséquence), on lui demande de remplir des objectifs, des cases, d'être performant, de tenir des groupes, quitte à les traiter de racailles... et on passe la main. C'est là que les psys interviennent. C'est inacceptable ! Oui, évaluer tue...On se sent tout de suite moins seuls.
Juste pour mettre une touche de liberté et de légereté.
Effarée par les difficultés de certaines de ses copains et copines de classe en 6e (régime français, pardon Moukmouk), ma fille - déléguée de classe - avait négocié avec l'administration de pouvoir accéder deux midis par semaine à leur salle de classe pour faire du soutien et de la méthode en petit groupe. Les élèves qui voulaient venir aider à tutorer étaient bienvenus évidemment.
Ce qu'elle constatait c'était souvent qu'il fallait chercher les mots justes pour l'élève, leur musique familière. Alors elle passait beaucoup de temps à leur faire reformuler ce qu'ils avaient compris ou pas compris. Refusait les généralisation de "j'ai rien compris" qui ne permette pas d'avancer. Et elle disait que c'était plus facile pour elle que pour un prof parce que sa langue à elle était plus proche de celles des élèves que celle des profs (elle était intuitivement socio constructiviste !). Elle a arrêté quand elle a passé plus de temps à gendarmer qu'à soutenir. Elle a demandé la fermeture de la salle de classe et expliqué aux élèves les raisons de sa décision et de sa demande.
Cela a pas mal aidé à développer le respect mutuel, étonnamment. Et beaucoup surpris le corps professoral et administratif !
Je ne connais pas le système québécois, mais je rejoins ce qui a été dit sur le système français, et pour faire passer le bac depuis quelques années, je t'assures que le niveau baisse... c'en est déprimant même...