Accord à Cancun

Mais sur quoi s'entend-t-on au fait ?

À la grande surprise de la plus part des observateurs, il y a eu une entente à Cancun. Miracle de la diplomatie, on peut transformer un échec en victoire et décider qu'on a fait une entente, un pacte, un traité contraignant qui ne contraint à rien et qui ne contient rien. 196 pays s'entendent sur le fait qu'il est important de s'entendre, surtout s'il s'agit de reporter les questions importantes à plus tard.

Trois points importants dans cet accord :

a) Il faut limiter la croissance de la température moyenne à 2 degrés. Mais il n'y a pas le moindre début de commencement pour arriver à cette solution.

b) Il faut empêcher la déforestation. Pour cela on mettra en place un fond gigantesque qui permettra de replanter des arbres...en 2020, quand il sera franchement trop tard.

c) Les pays riches créent un fond de 10 milliards de dollars pour aider les pays du sud à s'adapter au changement climatique pour la période 2010-2012. De semblables promesses sont régulièrement annoncées à grand renfort de conférences de presse, sans qu'on voie le moindre sous être transféré vers les pays pauvres. De plus, les USA ont annoncé que maintenant, il n'y aurait plus de dons, mais des prêts vers les pays pauvres.

Bien sûr, il était très important de s'entendre ne fusse que pour sauver les 3000 emplois de diplomates qui travaillent à plein temps à empêcher qu'un accord se fasse au détriment des riches de leurs pays respectifs.

Le délégué bolivien avait bien raison de dire que cet accord « autorise une progression de la température moyenne qui conduit à un écocide ». Et c'est pour cela que les principaux opposants : le Canada, la Russie et le Japon n'en ont pas bloqué l'adoption.

A souligner la bizarre position des USA qui a tout fait pour intervenir le moins possible, comme si les diplomates ne voulaient pas défendre l'indéfendable, la politique énergétique de ce pays.