Rites funéraires chez les épaulards ?
lundi 7 février 2011, 17:18 Ecolo Lien permanent
Il faudrait d'abord s'entendre sur ce qu'est un rite funéraire.
Les anthropologues considèrent généralement que les rituels funéraires sont un des fondements du passage à la civilisation. C'est comme ça que commence l'article de wikipédia. Alors, parler de rite funéraire chez les animaux, c'est briser la dernière frontière qui existe entre ce qu'on appelle les humains et ce qu'on appelle les animaux.
Un rite, c'est un ensemble de gestes convenus fixant le déroulement d'un cérémonial. C'est le passage du clan à la tribu. Le clan unit un petit groupe généralement familial, autour d'une vaste gamme d'habitudes, d'expressions propres, et de coutumes qui ne deviendront des rites que si ces coutumes sont adoptés par l'ensemble des clans qui forment la tribu, et qui définiront la culture de ce groupe. C'est justement pour cela que l'établissement de rituels est la base de la civilisation, ce sont ces rituels qui définiront ce qu'est cette civilisation.
Enterrer les morts pour les protéger des prédateurs, ou les attacher dans un sac en haut d'un arbre pour la même raison marque la différence entre deux civilisations, et des clans pratiquant une ou l'autre de ces coutumes pourront se reconnaître comme étant de la même tribu, s'ils partagent d'autres rites du même ordre.
La cérémonie du hurlement chez les loups pourrait être le rituel ultime, cette cérémonie unit le clan. Mais ce n'est pas un rite parce que tous les clans de loups la pratiquent. Ce n'est pas une coutume qui différencie une « tribu » de loups d'une autre « tribu » de loups. Est-ce que la guenon qui met croise les bras de son petit mort pour lui mettre les mains sur ses yeux, avant de le présenter aux autres guenons du groupe fait un rituel ? Ou est-ce un cérémonial ? Est-ce un rite funéraire lié à une tribu de singe particulière ?
Les clans d'épaulards sont particulièrement unis, et la mort d'un membre entraine un cérémonial particulier, avec ce qui semble des danses codifiées et des chants particuliers. Dans le Pacifique, près de l'ile de Vancouver vient trois « tribus » dont les langues et les cérémonials sont différents. Serait-ce suffisant pour parler de rites funéraires ? Il n'y a malheureusement pas un nombre d'observations suffisant pour affirmer que oui ou non. D'autant plus qu'il est très difficile de définir des structures dans les langues épaulards dont les fréquences dépassent de très loin les possibilités de l'oreille humaine.
Je pense que nous aurons une réponse en étudiant davantage les dauphins à flancs blancs, qui font de larges réunions de clans et qui pratiquent des rituels codifiés.
Je l'affirme depuis longtemps, pour moi la seule différence entre l'animal humain et les autres c'est la bibliothèque, c'est-à-dire de transmettre de formidables quantités d'informations d'une génération à l'autre. Chez les dauphins (l'épaulard est un dauphin) le langage très complexe permet le transfert de quantités suffisantes d'informations pour qu'on puisse parler de différences culturelles, et donc de cultures et de rites. Il reste à le démontrer.
Commentaires
Si ce n'est pas du teasing ce billet, alors qu'est-ce que c'est ? Hem ? tu veux qu'on vote à combien d'étoiles pour connaitre les pratiques des épaulards ? Coquin, va !
C'est rigolo, ce matin dans l'ascenseur du parking on devisait avec une collègue et on se disait que l'effet du jour presque levé le matin nous faisait du bien.
"On est bien que des animaux", disait-elle
"Et c'est très bien comme ça", répondis-je.
Je dirais aussi que l'homme s'impose tout un tas de contraintes auxquelles les animaux savent (sagement) échapper.