Sécheresses, inondations et famines

Le lien est évident, et je ne suis pas le seul à le dire.

Même si la droite américaine crie très fort et occupe le devant de la scène médiatique, un papier de Paul Krugman dans le New-York Times, ne passe pas inaperçu, peu d'intellectuels américains ont une telle audience.

Pour ceux qui lisent l'anglais, c'est ici. Pour les autres, il dit que la présente crise alimentaire, la seconde en trois ans, n'est pas le résultat de la simple spéculation et de la politique monétaire inflationniste de la banque centrale des USA, mais bien une conséquence du réchauffement climatique. Il y en aura d'autres, de plus en plus profondes, et cela changera de façon déterminante la donne politique et économique mondiale.

Les mouvements de révolte dans les pays du Proche-Orient, sont peut-être pour nous, des révolutions FaceBook, mais ce sont d'abord des révoltes de la faim. Et de plus en plus les pays pauvres réclameront le droit de manger. Il faut prendre conscience que cette demande sera de plus en plus difficile à satisfaire.

Bien sûr, pour les citoyens des pays riches, le fait de payer un peu plus pour la nourriture ne les empêchera pas de prendre des vacances, ne les empêchera pas de rouler en bagnole et d'aller faire la guerre à ceux qui ont l'outrecuidance de réclamer le droit de survivre.

2010 a été l'année la plus chaude depuis qu'on tient des statistiques météo (à égalité avec 2005), les prix élevés des aliments de base en est la conséquence directe. 2011 ne sera probablement pas aussi chaude (quoique... le froid de janvier en Europe est largement compensé par la haute température en Arctique et dans l'hémisphère sud) mais 2012 ou 2013 le sera davantage que 2010 et nous mesurerons en nombre de morts de la faim la conséquence de l'épuisement des ressources de notre petite Planète.

Il y a maintenant 18% de la population de la terre directement menacée par la famine, 4 ou 5 % de plus que l'an dernier. La charité ou la générosité des pays riches ne suffira pas à contrer un tel problème.

Je n'ai pas de solutions simples. Un peu de justice dans la répartition des ressources restantes ne ferait pas de tort, mais ça ne suffira pas. De grands changements se préparent et ce qui se passe en Égypte n'en est que la première étape.