Thérolinguistique- la suite

C’est un sujet qui vous intéresse autant que moi, alors allons-y de quelques réflexions sur les appareils de communications.

J’ai longtemps cru que la première percée de compréhension entre les humains et les animaux viendrait du grand corbeau (corvus croax). Les grands corbeaux comprennent et parlent assez facilement les langues humaines et j’ai souvent entendu ce qu’un pourrait appeler des conversations entre un vieux chasseur et son ami corbeau. Mais les vieux chasseurs sont généralement des hommes de très peu de mots et préfèrent communiquer par les attitudes. Ils s’isolent en forêt parce que les mots les trahissent et n’ont pas d’intérêt pour expliquer et enseigner… Les corbeaux qui acceptent ce compagnonnage ont généralement les mêmes vues.

 

Peut-être que l’hypothèse de Sapir-Whorf s’applique ici. Les corbeaux qui parlent humain, s’humanisent au point de ne plus trop pouvoir nous expliquer ce qu’est la vie d’un corbeau dans la grande forêt. Mes tentatives pour échanger avec les corbeaux (êtres très intelligents) n’ont jamais donné de résultats vraiment concluants.

 

Pour ce qui est de l’intelligence, je crois que la grande différence entre les humains et les autres animaux tient aux livres. Grâce aux livres, nous enseignons à nos petits non seulement beaucoup plus que ce que nous savons, mais nous pouvons acquérir et partager les expériences dans le temps et l’espace. Apprendre à lire modifie le cerveau (et l’appareil visuel) encore plus que d’apprendre une autre langue.

 

Plusieurs animaux sont capables de représentations symboliques mais c’est le manque de mains qui les empêchent de construire des outils de communications adaptés à nous. La solution pour comprendre les langues des animaux dit sauvages sera donc d’étudier les outils de communication qu’ils utilisent.

 

Par exemple, les ours (ici ursus americanus) communiquent surtout par une gamme très étendue d’odeurs. Nos nez sont beaucoup trop pauvres pour percevoir les nuances de leurs discours, mais par chromatographie en phase gazeuse, un éthologiste-chimiste patient pourrait peut-être ouvrir des portes.

 

Demain (j’espère) un grand maître de la communication: le dauphin à flancs blancs.