Retour sur la Thérolinguistique

Je suis allé voir le beau film de Villeneuve : « L’arrivée ». J’en suis encore tout bouleversé.

Un très beau et bon film que «L’arrivée» ne le ratez pas. On pourrait vous le présenter comme un film de science-fiction sur les phases de contact avec des extra-terrestres, mais c’est passer à coté du véritable sujet : la communication entre les espèces.

 

La thérolinguistique, l’étude des modes et du langage des animaux sauvages, c’est justement la même chose: la communication entre les espèces. Aussi, ce film m’ouvre des nouvelles pistes dans un dossier que j’avais trop vite refermé, surtout quand on réfléchit à la communication avec les mammifères marins.

 

Le film est basé sur l’hypothèse de Sapir-Wolf. En gros (vraiment très gros): les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques. Notre façon de percevoir le monde dépend de notre groupe linguistique. En conséquence, apprendre une nouvelle langue, apprendre à communiquer dans un autre contexte change notre cerveau. Ce n’est plus « je pense donc je suis » mais mon groupe détermine ma façon de percevoir donc de comprendre le monde.

 

Sans rien révélé de l’intrigue, dans le film les extra-terrestres ont une perception du temps radicalement différente de la notre. Or ce qui est une évidence pour ceux qui ont réfléchi à la question les mammifères marins ont une perception de l’espace radicalement différente de la notre. Les humains ont une expérience très limitée de la hauteur, nous nous déplaçons dans le plan même en avion. Par exemple, la relation Haut-chaud et Bas-froid n’a pas de sens alors quelle est fondamentale pour un dauphin ou un béluga.

 

Si un jour on veut comprendre ne fusse que minimalement les modes de communication de autres espèces, il faut revenir à la base: apprendre à percevoir comme ils perçoivent.