Les Québécois suite

Je vous ai déjà parlé des Québécois. Même si j’ai eu parfois du mal à les comprendre, je les ai trouvés accueillants, souriants, toujours positifs et très serviables.

 

Un jour, j’ai demandé à Moukmouk ce que, eux, pensaient de nous les Français. Bien sûr, comme dans la plupart des pays étrangers, nous passons pour les râleurs de service mais surtout, nous leur donnons l’impression d’être méprisants à leur égard et ce, à cause bien sûr, de leur accent. Mais ce n’est pas entièrement de notre faute…

 

Moukmouk m’a expliqué que les Québécois sont parfaitement bilingues car dès l’école primaire, les élèves francophones doivent passer un mois chaque année dans une école anglophone et vice-versa. Puis arrivés au collège, les anglophones suivent des cours de français qui doivent être dispensés par des enseignants français et non pas québécois car le gouvernement canadien estime qu’ils n’ont pas le bon accent français. Ce qui a vexé pas mal de professeurs locaux comme on peut l’imaginer et nous a valu cette réputation d’être méprisants vis-à-vis de des Québécois.

 

Moukmouk avait bien raison de se méfier des Anglais (c’est ainsi qu’il appelait les Canadiens anglophones) !

 

Je présente tout de même mes excuses à tous les Québécois qui se sont sentis discriminés par cette mesure injuste et je répète que pour moi, ce pays et ses habitants ont été les plus accueillants de tous les endroits que j’ai visités. Et j’ai pas mal voyagé !

 

Pour preuve, cette anecdote qui s’est déroulée à la fin de mon premier séjour au Québec en octobre 2019.

J’étais revenue à Montréal en bus après avoir laissé Moukmouk à Pohénégamook et rendu ma voiture de location à Québec. J’avais retenu une chambre dans une auberge de jeunesse pour deux jours afin de visiter la ville. J’avais tout prévu sauf d’acheter un billet pour la navette de Montréal à l’aéroport, persuadée de pouvoir le faire à la gare routière.

Eh bien non, l’employée m’explique qu’il faut que j’aille dans une station de métro. Zut ! Je sors et je rencontre un vigile sur le trottoir à qui je demande où se trouve la station la plus proche. Par chance, elle est à quelques mètres. Malheureusement, pour y accéder, je découvre un escalier interminable et un escalator uniquement pour remonter. Or je trimballe une très grosse valise. Comment faire ? J’ai calculé au plus juste le temps qu’il me fallait pour me rendre à l’aéroport et je ne veux surtout pas rater mon avion !

Je retourne demander conseil à mon vigile. Il me propose alors de garder ma valise pendant que je descends acheter mon billet. Je ne peux m’empêcher de lui dire :

-Mais, Monsieur, vous savez, moi, j’habite à Marseille et là-bas, si quelqu’un vous propose de garder votre valise pendant que vous allez faire une course, il y a de fortes chances pour que vous ne la retrouviez jamais.

Il me tend alors son téléphone portable.

-Prenez-le en échange, me propose-t-il.

J’ai hésité une demi-seconde : bon, après tout, mes affaires ne lui iraient certainement pas ! Je finis par dire :

-Gardez le téléphone, je vous fais confiance.

J’avoue que je suis tout de même allée chercher mon billet au pas de course.

Mais encore une fois, je m’inquiétais pour rien : il m’attendait patiemment sur le trottoir avec ma valise.

 

Et voilà, je suis arrivée à temps à l’aéroport et je salue tous les Québécois que j’ai rencontrés pendant mes séjours dans leur beau pays.