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lundi 8 avril 2024

Notre virée en Gaspésie

L’automne 2021, j’ai loué à Montréal une minuscule voiture : une Chevrolet Spark rouge vif. J’étais au volant, Moukmouk s’asseyait dans le siège passager après l’avoir reculé au maximum, ma grosse valise occupait tout le siège arrière et il y avait juste assez de place dans le coffre pour le sac de Moukmouk. Mais nous sommes tout de même allés jusqu’à Gaspé.

 

Gaspé se situe à l’est du Québec au bout de la péninsule gaspésienne et signifie la fin des terres en langue micmaque (ensemble des tribus habitant au bord de la mer). C’est l’équivalent de notre Finistère, du latin Finis Terrae mais en beaucoup plus loin car les distances, là-bas sont énormes comparées à celles de la France. Cette distance (plus de 1100 km aller-retour de Pohénégamook qui se situe déjà à 450 km de Montréal) Moukmouk l’avait effectuée en vélo dans sa jeunesse avec sa première femme. Nous avons sagement préféré ma petite voiture de location.

 

Conduire au Québec est très facile et peu fatigant : les routes sont droites, larges, le trafic assez faible et les automobilistes sont en général comme dans la vie de tous les jours, détendus et courtois. Pas d’excités qui cherchent par tous les moyens à gagner quelques minutes quitte à mettre en danger, eux et les autres. Je sais de quoi je parle : j’habite à Marseille.

 

Nous avons tout de même connu quelques péripéties durant notre périple.

 

D’abord, la pluie qui nous a accompagnés durant toute la première journée de notre voyage. Pas de quoi nous arrêter bien sûr cependant nous avons roulé pendant plus de 100 km sur la route qui longe la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent en passant au pied de falaises abruptes, avec à gauche, le panneau « danger, vagues submersives » et à droite, celui de « danger, éboulement ».

 

La première nuit, nous avons loué un bungalow dans un camping en bord de mer qui sentait nettement la fin de saison. Heureusement, la pluie a cessé en fin d’après-midi car il fallait prendre un sentier au milieu des bois pour se rendre aux sanitaires. Mais le feu de bois dans la salle commune et la vue sur la mer depuis la falaise valaient bien quelques désagréments.

 

 

Autre problème : nous étions en période post Covid et beaucoup de restaurants n’étaient pas encore ouverts ou ne proposaient que des repas à emporter car la « salle à manger » était fermée. Le temps étant beaucoup trop frais pour pique-niquer à l’extérieur et notre voiture beaucoup trop exigüe pour pique-niquer à l’intérieur, nous avons parfois dû rouler pendant des kilomètres avant de trouver enfin un endroit pour déjeuner.

 

A Percé, où nous nous sommes arrêtés pour admirer le fameux Rocher Percé, tous les restaurants étaient fermés. Ironie du sort : le seul commerce ouvert vendait des souvenirs made in China pour les touristes !

 

 

Après avoir visité le magnifique parc national du Forillon avec ses falaises, ses cascades et ses rivières, nous avons passé la nuit à Carleton, petite ville au sud de la péninsule gaspésienne.

 

 

Carleton est proche de la frontière d’un autre état canadien, le Nouveau-Brunswick. Nous avons envisagé de le traverser pour rejoindre plus rapidement Pohénégamook. Malheureusement, toujours à cause de la période post Covid, il fallait demander en ligne la permission de pénétrer dans ce territoire et la réponse n’était donné que quelques jours plus tard. Nous y avons donc sagement renoncé, la police nord-américaine n’étant pas reconnue pour sa tolérance…

 

Et justement à cause de la proximité avec l’état du Nouveau-Brunswick, mon téléphone a changé d’heure sans que je m’en aperçoive alors que je me promenais au coucher du soleil, le long du port pendant que Moukmouk se reposait à l’hôtel. Si bien que le lendemain, je l’ai réveillé une heure plus tôt. Naturellement, la salle à manger de l’hôtel était fermée mais nous sommes partis quand même et c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de prendre un petit déjeuner mémorable.

 

Nous nous sommes arrêtés le long de la route qui traverse la Gaspésie du sud au nord. Nous avons trouvé l’un de ces « diners » nord-américains avec ses petites tables entourées de hautes banquettes, sa serveuse qui ressert du café à volonté, ses pancakes au sirop d’érable et ses œufs brouillés avec du bacon. Par la fenêtre, nous pouvions voir la route, la rivière et la forêt mais aussi le parking où étaient garés de gros pickup. Les conducteurs de ces engins étaient installés non loin de nous, reconnaissables à leurs chemises à carreau, la casquette vissée sur la tête et les rangers aux pieds. Il ne manquait plus que de la musique country en fond sonore pour se croire dans un road movie américain !

 

 

La route de retour nous a réservés d’autres heureuses surprises. Après avoir traversé un pont couvert digne du film « Sur la route de Madison », nous avons rencontré un charmant vieux monsieur qui vendait de jolis tableaux naïfs peints par sa femme décédée quelques années auparavant. Un peu plus tard, nous nous sommes arrêtés au bord du Saint-Laurent pour admirer l’envol d’un groupe d’oies sauvages qui migraient vers le Sud. Quant à nous, nous avons terminé notre virée à Pohénégamook dans la petite maison au bord du lac de Moukmouk.

   

 

 

 

jeudi 15 février 2024

Moukmouk l'Indien suite

Si Moukmouk écrivait sur son blog des histoires avec tant de poésie, c’est grâce à ses origines et à sa culture amérindienne.

 

J’ai déjà raconté comment il en avait souffert pendant son enfance et comment il en avait conçu une grande répulsion vis-à-vis de la religion catholique comme d’ailleurs, beaucoup de ses compatriotes. Alors qu’en France, l’Eglise et l’Etat ont été séparés en 1905, il a fallu attendre jusqu’à la fin des années soixante pour que les Québécois prennent enfin leurs distances avec la religion qui régentait entièrement leur vie. La preuve : presque tous les noms des villes et villages ont pour nom Saint-Quelque Chose et les injures traditionnelles font référence à la religion comme le fameux « Tabernacle ».

 

Heureusement, Moukmouk a renoué avec la sagesse de ses ancêtres certainement grâce aux longs séjours qu’il a passés dans la solitude du Grand Nord canadien et ceux au bord de son lac de Pohénégamook. Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre et j’ai envie de vous raconter quelques anecdotes amusantes à ce sujet.

 

Dans les délicieuses histoires que Moukmouk a postées sur son blog, il donne souvent des noms propres aux animaux : Koi-Koi, la vieille oie des neiges, Estelle et Célestine, les dames Caribous et bien d’autres encore… Dans la vie, il le faisait aussi. Un après-midi, nous observions les oies bernaches qui nageaient sur le lac de Pohénégamook à travers la grande baie vitrée du salon. Soudain, quelque chose a jailli des flots et a tenté de s’emparer d’un des volatiles. « Il y a vraiment un monstre dans le lac ? » ai-je demandé, surprise, à Moukmouk. « Non, m’a-t-il répondu, c’est la truite … (j’ai malheureusement oublié le prénom) qui vit ici depuis plus de trente ans. Elle est devenue énorme et essaie parfois d’attraper un oiseau ».

 

La deuxième anecdote concerne ses parents.

 

Moukmouk m’a souvent parlé de sa mère décédée des années auparavant et qu’il avait accompagnée jusqu’au bout. Ils avaient l’habitude de faire des parties de Scrabble et lorsqu’elle a commencé à perdre la tête, il la laissait gagner pour qu’elle ne se rende pas compte de son état. Quant à son père disparu bien avant il m’a raconté un jour, un souvenir d’enfance qui m’avait bien amusée.

 

Son père avait l’habitude de l’emmener randonner en forêt avec son frère et sa sœur. Mais il n’emportait aucun pique-nique. Au moment du déjeuner, il disait : « Les enfants, commencez à préparer un feu pendant que je vais chercher de quoi manger ». Et il revenait un peu plus tard après avoir chassé, pêché ou cueilli leur repas de midi.

 

Cette façon de faire est tellement éloignée de nos habitudes de confort actuelles m’avait laissée mi-éberluée mi-admirative. Alors un dimanche soir, j’ai décidé de le surprendre à mon tour. Je lui ai dit : « Je vais faire une tarte aux pommes à la façon de ton père. Tu as de quoi faire la pâte, je vais chercher des pommes ». Evidemment, aucun magasin n’est ouvert le dimanche soir à Pohénégamook mais j’avais repéré un pommier au bord de la route, pas très loin et je suis allée ramasser suffisamment de pommes pour faire la tarte. Et toc !

 

Pour terminer, je vais vous raconter l’une des premières soirées que j’ai passée avec Moulmouk et qui décrit exactement ce qu’il était. Nous étions allés à Tadoussac pour voir les baleines et nous logions dans une auberge de jeunesse. Le gérant nous a proposé de dîner à une grande table avec les autres résidents et nous avons bien sûr accepté. C’était fin septembre et il y avait encore des touristes, principalement français. Pendant le repas, Moukmouk a raconté ses histoires d’animaux, de baleines, de bélougas et autres comme il le faisait sur son blog et tout le monde l’écoutait. A la fin de la soirée, plusieurs personnes sont venues me voir pour me dire combien elles avaient trouvé mon ami intéressant et passionnant.

 

Il était tout cela et bien plus encore et je mesure à quel point j’ai eu de la chance d’avoir pu le rencontrer.

 

mercredi 22 novembre 2023

Au revoir, Moukmouk

Moukmouk, notre bel ours de Pohénégamouk, nous a quittés il y a quelques jours. Mais comme c'était un ours particulièrement intelligent, il avait choisi de nous demander, à Noé et moi, si nous voulions bien retaper son vieux blog qui fonctionnait mal. Et c'est ainsi qu'il est désormais hébergé chez nous. 

Mi-septembre, Moukmouk m'avait demandé si j'étais d'accord pour le garder en ligne un mois ou deux, quand il ne serait plus là. Je crois qu'on va faire mieux. Je crois qu'on va garder ce blog en ligne pour tout le temps qu'il nous sera possible de le faire. 

Ca fait presque 20 ans qu'on avait fait connaissance. Moukmouk écrivait à toute une bande de blogueurs et blogueuses pour nous demander si on voulait qu'il nous raconte des histoires. Une fois la surprise passée, on a été nombreux(ses) à dire oui. Et elles étaient tellement formidables, ses histoires, qu'on lui a suggéré (lourdement et répétitivement), d'ouvrir le sien, de blog. Il a résisté autant qu'il a pu, mais a fini par nous écouter. Et c'est tant mieux parce qu'en plus de son souvenir, on gardera ses mots longtemps avec nous, à défaut de pouvoir le serrer à nouveau dans nos bras.

J'ai rarement rencontré quelqu'un qui touchait autant les gens et je suis très fière d'avoir été son amie, pendant presque deux décennies.

Il en avait une autre, de grande amie, qui a eu la lourde tâche d'annoncer son décès. Merci Mouette Moqueuse. On s'est parlé un peu et elle a accepté en un éclair l'idée de vous partager un peu de son amitié avec Moukmouk. Voici ses mots à elle. Et vous pourrez bien sûr laisser les vôtres en commentaire.

Sacrip'Anne

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Moukmouk


Qui aurait cru que sur ces réseaux sociaux tant décriés, on pouvait faire une aussi belle rencontre ?

C’est pourtant bien sur Twitter, que moi, la mouette marseillaise, j’ai rencontré notre ours québécois.

Tout de suite, comme beaucoup d’autres, j’ai été séduite par ses jolies histoires d’animaux, de père Noël, pleines de poésie et de sagesse. Et puis, j’étais attirée par son pays dont il parlait si bien depuis sa petite maison de Pohénégamook, avec ses lacs, ses forêts, ses grands espaces et la neige dès le mois d’octobre, un pays si différent du mien, moi qui vis au soleil des bords de la Méditerranée.*


Alors, un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai traversé l’océan pour le rencontrer. Et immédiatement, nous nous sommes bien entendus.

Pourtant, la maladie avait déjà commencé à l’affaiblir et il marchait de plus en plus difficilement. Mais, je louais une voiture et nous partions visiter Québec ou voir les baleines à Tadoussac. Nous avons même fait, une année, une virée mémorable en Gaspésie. Je l’ai aussi emmenée revoir les terres de ses ancêtres malécites à Cacouna, admirer la cascade à Rivière du Loup ou l’envol des oies sauvages au bord du fleuve Saint-Laurent.

Mais ce qu’il préférait par-dessus tout, c’était s’installer face à sa baie vitrée et contempler inlassablement son lac dont les couleurs changeaient sans cesse tout au long de la journée pendant que je courais les bois, découvrais les sentiers alentours, rencontrais un sculpteur improbable ou explorais une base de loisirs désertée.


Le soir venu, il allumait un feu dans sa cheminée, nous nous installions chacun dans un fauteuil et nous discutions pendant des heures de tout et de rien.


Il me racontait sa vie, peu ordinaire, son enfance en révolte contre l’institution religieuse où on l’avait scolarisé et qui n’avait pas réussi à faire entrer dans le moule, le petit sauvage qu’il était alors. Plus tard, il n’avait pas voulu être professeur à l’université et contre l’avis de sa famille, il était parti filmer les ours blancs et les oiseaux du grand Nord canadien. Pour son métier, il avait voyagé aux quatre coins du globe.


Sa vie sentimentale aussi avait été mouvementé : un mariage, un divorce, un autre mariage qui avait échoué aussi. Quand je l’ai rencontré, il sortait d’une
rupture douloureuse qui l’avait beaucoup éprouvé. Il me parlait aussi souvent de ses enfants et petits-enfants qui vivaient loin de lui, au Japon, à Toronto et Vancouver. Il regrettait de ne pas les voir plus souvent.


Maintenant, il n’est plus là. J’ai perdu un ami, c’est un grand vide pour moi. De plus, comme je n’ai pas pu me rendre au Québec cette année, je n’ai pas pu véritablement lui dire au revoir. Ce sera un de mes plus grands regrets...

Mais il me reste les souvenirs de tous ces moments partagés, de toutes ces belles histoires qu’il m’a racontée, et des flamboyantes couleurs de l’automne au coucher du soleil sur le lac de Pohénégamook.

Mouette Moqueuse

 

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