mardi 6 juin 2006

La terrible bête

Si on parle de la dépression, on vous répond qu’il faut agir sur la recapture de la sérotonine, ou sur la dopamine ou… la chimie du cerveau est en cause. C’est vrai, mais la chimie du cerveau, ce n’est pas indépendant de la vie. En 1950, la dépression était une maladie très rare ( une personne sur 50 000) et très grave, qui réagissait bien aux électrochocs. Maintenant dans les pays dits développés, c’est une personne sur dix qui connaîtra un épisode de dépression grave dans sa vie, et dans certains pays une personne sur 5. En France, (selon le CREDES) la prévalence de la dépression a été multipliée par six entre 70 et 97 et l’augmentation continue encore.

C’est vrai que quand notre outil est un marteau, tous les problèmes sont des clous. On ne sait pas ce qui se passe c’est donc de la dépression. Et puis, non! Il y a réellement un problème. Cette épidémie est une conséquence de l’organisation sociale, de notre mode de vie. L’humain est un animal clanique depuis plus longtemps qu’il est ce que nous qualifions maintenant d’humain, et ce n’est pas les derniers 50 ou 100 ans qui y changent quelque chose. Nous sommes fait pour vivre dans un réseau très dense de sensations, d’odeurs, d’interactions qui nous sécurise et nous identifie continuellement comme membre d’un groupe, qui affirme notre identité d’un « je » parmi un nous.

La dépression c’est le manque de cette relation. La dépression est une maladie de la communication.

J’ai une amie très chère, une femme forte, une mère parfaite, une réussite professionnelle, et pourtant. C’est un barrage qui protège le bonheur et la sécurité de ses enfants contre le monde, contre les autres, et pourtant. Derrière ce barrage monte l’amas de toutes les petites misères des jours et qui se noie dans une rivière de larmes qui ne sortent jamais. Ou presque, on voit bien que la pression est trop forte, ça craque, ça coule un peu partout, semble-t-il pour rien… j’ai peur.

J’ai peur que le barrage cède, et s’il cède, ceux en aval seront touchés, cela fera des dégâts. Et comme il n’y a pas de sortie à ce puissant barrage, comment ne cédera-t-il pas?

Je suis intimement persuadé que vous aussi, vous connaissez des personnes comme mon amie. Comment leur dire que nous avons besoin des autres, et qu’il y a beaucoup des autres, moi, vous et combien d’autres, tous prêts à simplement être là, à écouter, à toucher, sans vraiment trop comprendre, sans vraiment avoir de solution à donner.

Parce que la seule solution est de faire sentir que oui, tu n’es pas seule, tu es parmi nous.

lundi 5 juin 2006

Odélie et Yoda

Vous vous en souvenez, le printemps dernier Aude dite orium a été aux prises avec une invasion de coccinelles sur sa bannière. Je n’ai rien contre les coccinelles bien au contraire, ces féroces lionnes de jardins font un travail fantastique pour contrôler les pucerons et des tas d’autres petits insectes qui autrement boufferaient tout ce qui est vert.

Surtout la formidable coccinelle 7 points, courageuse, puissante, gloutonne et chatouilleuse quand on l’a sur le bras. J’aime moins la coccinelle asiatique, assez efficace aussi, mais lorsqu’elle a peur, comme le putois ou la mouffette, elle fait un pipi odorant. Une pas de problème, mais elles ont l’habitude de se réunir par milliers pour passer l’hiver et là, vaut mieux ne pas les avoir dans sa cabane de jardin, ou sa maison.

Donc, j’avais demandé à mon ami Yoda, de surveiller les lieux et de contrôler la population de coccinelles chez Aude dite Aurium. Il est très consciencieux, et généralement quand je vais jeter un oeil pour savoir ce qu’elle dit, je vois mon ami s’assurer que tout se passe bien.

Aujourd’hui Yoda et sa compagne Odélie, veulent vous dire bonjour et qu’ils vous aiment beaucoup. J’ai leur ai demandé de faire une photo, mais Odélie n’a pas voulu ( c’est bien compliqué parfois les filles). Yoda lui Il s’est tout gonflé pour bien montrer combien il est gros et fort.

C’est vrai qu’ils sont bien difficiles à comprendre ces deux-là, ils s’aiment beaucoup, mais ils aiment encore plus se chicaner. Il s’agit qu’un dise quelque chose pour que l’autre insiste que c’est le contraire. Alors, le duo est un peu décousu, mais je vous jure, il est plein de bonne volonté.

dimanche 4 juin 2006

Nokosa vous salue

J’ai déjà dit quelques mots sur les éclosions de planctons. Ce qui limite la quantité de vie dans les océans, c’est la disponibilité de nourriture. Si sur la terre, le premier niveau de nourriture, c’est l’herbe et les champignons qui recyclent tout, en mer c’est le plancton. Or il n’y a pas assez de sels minéraux ( surtout de fer et de phosphore) pour qu’il y ait partout, en grande quantité, de la nourriture. Ça prend des évènements spéciaux.

Une tempête qui amène du sable dans l’océan, une crue soudaine d’un grand fleuve, un grand vent qui détourne un peu un courant marin ou la fonte des neiges, voilà ce qui apporte ce dont la mer a besoin. Ces nouveaux sels minéraux seront très rapidement utilisés. En 24 ou 36 heures, tout ce qui est disponible sera transformé en nourriture, c’est ce qu’on appelle une éclosion de plancton.



Sur la photo satellite, vous voyez une tache bleu-vert au large du fleuve Delaware en crue. Les nouveaux sels minéraux ont été transformés en 4 ou 5 millions de tonnes de nourriture. Ce n’est pas une très grosse éclosion. Mais inutile de vous dire que c’est une nouvelle qui se répand très vite dans la mer. Tous ceux qui sont capables de s’y rendre foncent pour avoir les meilleures places au grand festin.

Une petite crue a entraîné une petite éclosion au sud de Terre-neuve au moment ou beaucoup de grandes baleines reviennent de leurs vacances d’hiver dans le Sud. Je reçois un message « sixty commons whales feeding at Pleasance Bay » 60? Non c’est pas vrai, ce serait franchement énorme, une erreur sans doute c’est 16 rorquals communs qu’on a vus (c’est déjà beaucoup).

Je contacte un ami dans le coin en lui disant bien de mettre les hydrophones à l’eau. Il voit une douzaine de grandes baleines et cherche un peu quand il perçoit des sons très très forts. Nokosa est là, elle sait et veut nous dire quelque chose. Je vous en mets un petit bout.

Ce qu’il y a d’extraordinaire dans ce message, c’est qu’il y a très peu d’écholocation. Les baleines se servent du son pour voir, pour se situer dans l’espace, et souvent les chants sont embrouillés. Elle ne veut que dire, que nous transmettre. Je ne vous mets que la fin du message ( je ne veux pas être indiscret). Le registre de sa voix qui dépasse très très largement la capacité de nos oreilles, les nuances dans sa vocalisation, Nokosa est une grande chanteuse. Que dit-elle? Les grands coups de corne correspondent à de l’écholocation longue distance, mais sans retour ( je suis seule loin = je m’ennuie) dans le contexte les petits cris sont un peu comme viens ici…

Vers la fin, il y a des bruits comme de la friture ou comme une grande vague sur des galets, c’est de l’écholocation ( des ondes lancées dans une très large gamme de fréquences) il y a quelque chose qu’il la préoccupe dans son environnement. Alors, elle fait 7 petits cris qui sont l’équivalent de bisous pour elle. Je me demande, un bisou de baleine de 40 tonnes, ça doit être assez particulier.

Nokosa vous salue et vous dit qu’elle veut vous connaître et vous fait des bisous. Elle est belle la vie n’est-ce pas?

samedi 3 juin 2006

ON M'ACCUSE, JE VAIS ME DÉFENDRE

Alors que le plus discrètement possible, je signalais à Bellzouzou qu’il y avait probablement méprise, et que la photo d’elle présente sur son blog

N’était pas une image d’autruche, mais d’Émeu. Voilà les 4 indices qui me font me questionner sur son identité.

a) Les autruches ont la tête plutôt blanche alors que les émeus sont franchement gris.

b) Les autruches ont presque toujours du rose dans la figure, pas les émeus

c) La longueur du plumage sur la tête est nettement plus courte chez l’autruche que chez l’émeu

d) Le bec de l’autruche est beaucoup plus plat que celui de l’émeu

Voici une belle autruche qui vient juste de sortir du salon de beauté.

Bellzouzou a crié haut et fort sur son blog que j’étais un escroc. Je voulais gentiment corriger une erreur, et voilà qu’elle publie une autre photo d’Émeu ( franchement punk) et prétendant que c’est une autruche. C’est avec beaucoup de regret que je dois me défendre.

Mesdames, messieurs les juges, ce n’est pas parce qu’on entretient sciemment la confusion chez les ratites, ce n’est pas parce que sur l’internet on ne voit pas que du sesque et du stupre, mais aussi la désinformation la plus dangereuse, qui faut condamner ceux qui vaillamment osent affronter le mensonge et faire éclater la vérité.

Ne nous mettons pas la tête dans le sable, puisque les autruches ne le font pas. Dénonçons ceux qui nous attaquent et ensemble faisons briller la lumière de la vérité sur le monde qu’elle rendra libre. (Applaudissements nourris).

On comprendrait qu’un ours du Nord puisse faire des erreurs sur des oiseaux qui vivent dans l’hémisphère sud. On comprendrait aussi que la grande confusion qui règne chez les ratites, puisse égaré des moins informés. Mais si on attaque l’ours il se défend et prouve hors de tout doute qu’il a raison.

vendredi 2 juin 2006

Climat été 2006! allez, je me lance

Avec l’aide de deux amis, nous tentons de développer un modèle de prévisions climatologiques dont les éléments d’analyse principaux sont l’oscillation médio-atlantique, les grands courants marins et le jet-stream. Nous ne sommes pas en mesure de prédire la situation dans le Pacifique, donc on doit se fier aux spécialistes USA. Ils disent cette année que ce sera « la Nina » ( renforcement du flot de l’Humbold).

Étant donné ma savante équipe de recherche MDD ( mes deux doigts) et la puissance de mon super calculateur de marque BIC, la valeur scientifique de ma prévision est presque certaine ( c’est à peu près certain que je me trompe.) Mais si je ne l’écris pas quelque part personne ne pourra me féliciter si j’ai raison ni me chicaner si je me trompe.

Cela ne vous intéresse pas vraiment la prévision des ouragans sur la cote-est des Usa. Par contre ce qui se passera en France, ça c’est important. Je tiens à souligner que les 6 modèles qu’utilise Météo-France ne leur permettent pas de dire quoi que ce soit. Alors, la probabilité que je sois dans les patates est très grande. Mon courage doit être souligné.

Juin pour le Nord de la France: vous n’avez pas fini de geler. La première partie du mois sera nettement en dessous des moyennes, avec plus de pluie que la moyenne. Je sais, vous êtes déjà en train de pourrir sous le froid et l’humidité, ( des maximums inférieurs à 23) mais il est très difficile de penser à une réelle amélioration avant le 15.

Juillet-Aout : ce que vous avez souffert en froid avant vous le souffrirez en chaleur après. Un très vaste anticyclone va se bâtir dans le sud de l’Allemagne qui va entraîner une sécheresse assez importante et des températures élevées surtout début août. Pour tout le Nord de la France, il est à prévoir 2-4 degrés au-dessus de la moyenne ( c’est important.) La sécheresse menacera plusieurs cultures. Autrement dit beau, mais chaud.

Bon, si je me trompe vous allez avoir de belles grosses tomates à me lancer, et vous allez être bien heureux.

Ce que je ne peux pas prévoir, ce sont les nouveaux monstres météo qu’on n’avait presque jamais vus avant. L’ouragan Katrina en est un, la super grande tempête de début mai ici en est un autre. Je pense que le mauvais temps que vous avez eu est un reste de ce monstre, mais ce n’est pas démontrable. Est-ce qu’on pourra qualifier le super anticyclone sur l’Allemagne de monstre? Je ne sais pas.

Ne rangez pas tout de suite vos bas de laine, mais achetez des sandales en promotion maintenant, vous allez en avoir besoin.

jeudi 1 juin 2006

La grive Arthur

Houla là, journée de fou. J’ai couru tout le temps et ce n’est pas encore vraiment terminé à 22 heures. En plus la chaleur écrasante, 33 degrés et une humidité horrrrible, très dure pour un ours. Heureusement, il y a des compensations, les filles ont changé les jeans de l’hiver pour des jupes minuscules et les pulls pour des petits bouts de tissus qui leur montrent plus que ne cachent la poitrine. Je suis un ours oui, mais je sais apprécier un beau paysage.

Je voulais parler des loups ou de la langue Eider. Non je n’ai pas le temps. Alors, je vais vous laisser avec mon ami Arthur. C’est une grive, donc il aime beaucoup chanter, mais pour confondre les prédateurs, il a appris à faire l’écho de son propre chant, si bien qu’on ne sait jamais vraiment d’où il provient. Comme la plus part des grands chanteurs, ce n’est pas un oiseau au plumage flamboyant, ce qu’il a à prouver, il le fait avec sa voix. Et dans son cas, pas de doute, ça suffit largement.

Il y a un truc, à la fin, je ralentis le chant pour qu’on entende bien la complexité, la subtilité de ce grand ténor.

mercredi 31 mai 2006

Nokosa et l'amour

Ha! Je suis tout content ! La Jeune Bergère (voir dans les grives) a dit qu’elle aimait cela quand je parlais d’amour. J’ai aussi reçu plein de courriels ( plus que 2) qui me disaient aimer la définition d’Opakoué. Wow! Ce que c’est chouette.

Pourtant, j’ai bien dit que c’était une idée de Nokosa, la douce fille de la joyeuse Nutkat, des baleines mégaptères qui tentent de m’apprendre ce qu’est l’amour. Par moi-même, je n’ai pas appris grand-chose. Je m’y suis jeté comme solution à tout et surtout à moi, espérant trouver une réponse à ce « je » criard, qui voulait le monde pour lui, l’amour pour lui, le bonheur pour lui. Forcément je n’ai pas trouvé. Je ne cherchais pas au bon endroit.

Pourtant, cette chère Nokosa est bien mêlée elle-même. Elle est en pleine crise d’adolescence, et veut comme ne veut pas un compagnon. A la fois très excitée et déprimée, heureuse et triste, enthousiaste et ... l'adolescence est une période beaucoup trop complexe et difficile, ça devrait être interdit aux enfants. Moi qui suis encore mêlé malgré mon age, je ne lui en ferai certainement pas le reproche.

Et d'autre part, c'est si vrai, c'est si grand, ce premier amour, le premier amour du monde. Sûr, que nos parents n'ont jamais vécu cela. C'est certain, ils auraient éclaté les pauvres, si faibles, si incompétents à comprendre devant ce Nouveau Monde qui commence maintenant.

Le peu que j’ai appris de ce Nouveau Monde, c’est qu’il n’avait pas de sens tant qu’il était à moi. Il faut accepter la responsabilité d’être vivant de participer à la vie, et que cela veut dire laisser éclater la frontière de ce « je », accepter de se joindre à la vie, de se laisser emporter par le puissant chant des baleines, le chant de la beauté du monde.

Ouaip! Ça ne résout pas vraiment nos problèmes quotidiens ce grand truc. Il y a des endroits où ça accroche sérieusement. Il faudra donc regarder c’est quoi ce « je » ce « nous », et puis la différences entre la société nomade et celle des agriculteurs, et puis la notion de père, la nécessité et puis la libération de la nécessité d’avoir des enfants… Il va falloir que je crée une nouvelle catégorie, et que nous en discutions tranquillement jusqu’à trouver la paix en nous.

mardi 30 mai 2006

Nokosa m’a dit : Pitopewin et Opakoué

J’ai promis des cours de la langue des grandes baleines, il serait temps que je m’exécute. Les baleines grâce à leurs fantastiques réseaux de communication entendent, « sentent », « perçoivent » beaucoup de sensations, de nos états d’âme, de l’état du Monde. Aussi nomment-elles les êtres et les choses à ce qu’elles « sentent » des êtres et des choses. Nous on les nomme à la naissance et on leur demande d’être leur nom, ce qui est un peu absurde. On nomme une chaise « chaise » alors que parfois c’est l’endroit où on est si bien après une journée de marche et que d’autres fois, c’est l’ennemi à battre pour pouvoir faire sa journée.

Alors lorsque Nokosa me parle, ma première recherche est de savoir de qui de quoi elle me parle. Quand elle m’a dit que Pitopewin me trouverait un chemin vers vous, j’avoue que ce n’était pas évident. Pitepowin, c’est l’action du feu qui crépite, qui produit des étincelles. Des personnes qui produisent des étincelles, j’en connais quand même quelques-unes. Mais quand j’ai su que la fille de Pitopewin avait pour nom « petite lumière » en Breton, l’évidence était là. Elle a su trouver un chemin vers vous.

Hier, j’avais le cœur troublé par un grand projet, complexe, mais je crois pertinent. J’ai demandé à Nokosa quoi faire et sa réponse fut : « demande à Opakoué, elle en sait vraiment plus que toi ». Mais qu’est-ce que peut-être Opakoué? Qui peut bien être Opakoué? À première vue, Opakoué est le locatif de Ekpahaque qui peut se traduire par : « La source ». Pour moi qui a été journaliste, demander à ma source c’est demander à 5000 personnes au moins…

Puis, je me suis souvenu du village d’Aupaque, c’est l’endroit où la marée monte le plus haut dans la grande rivière Wollustuk. L’eau douce vient de la source ( Opakoué est un locatif de la source même si ce n’est pas le lieu précis de la source) et s’oppose à l’eau de la mer. Donc le lieu où s’oppose et se joint ce qui vient du dedans à ce qui vient du dehors. Connaissez-vous une meilleure définition de l’amour?

Je crois savoir à qui je dois demander de l’aide.

lundi 29 mai 2006

L'Arctique aujourd'hui

Un ami ( Damien pour ne pas le nommer) m’envoie aujourd’hui un article du Monde. On y parle de la géopolitique de l’Arctique qui change très rapidement parce que la banquise disparaît. Mais comme toujours les données sont totalement dépassées par les faits. C’est vrai que de 1973 à 2003 la banquise a perdu en surface l’équivalent de 2 fois la France. Mais en 2004 et 2005 c’est encore une fois l’équivalent de la France qui est disparue.

J’aurais bien aimé vous mettre cette carte satellite pour bien montrer mais je n’ai pas trouvé le truc, alors tentez de l’ouvrir.

L’an dernier, le passage du Nord-ouest s’est ouvert à la navigation le 5 juillet. Cette année 38 jours avant, le canal du Bassin de l’Arctique de l’ouest et totalement libre de glace. La passe d’Igloulik est encore glacée ( parce que peu profonde), mais un cargo faiblement renforcé pourrait passer au Nord de l’Ile de Baffin par le Canal Lancaster, et sauvez 7000 kilomètres entre Amsterdam et Tokyo, ou Hong Kong, ou ShangHai… le passage du Nord-ouest est déjà une réalité, pas dans 10 ou 15 ans, maintenant. Combien de temps croyez-vous avant que les mêmes rafiots pourris qui se brisent régulièrement dans la Manche, là où il y a une surveillance intensive, aillent détruire ce paysage mille fois plus sensible que la Normandie?

Le gouvernement canadien parle de construire des brises-glaces capables de faire la surveillance là-bas. Comme cela prendra 7-8 ans avant que ces bateaux naviguent, continuez de parler un peu et nous n’en aurons plus besoin. L’Arctique est un désert très sec, et les grandes pluies du début du mois, nous démontrent que quelque chose est arrivé. Ce quelque chose, ce pourrait être le pergélisol qui fond et libère des quantités très importantes de méthane, gaz à effet de serre beaucoup plus efficace que le co2. Le processus d'accélération que craignent les scientifiques, ce pour quoi on négocie Kyoto, est peut-être déjà commencé.

Évidemment, si c’est le cas, quand on le saura, il sera trop tard. Oui, oui c'est vrai, je suis un grand inquiet, j'ai peur de tout et je crains toujours pour mes amis et pour ma mère la planète. Mais, c'est peut-être mon rôle de me ridiculiser en criant de faire attention...

dimanche 28 mai 2006

Ode à Koi-koi

C'est une petite histoire écrite l'été dernier. Mais l'appel des outardes hier m'a laissé un tel trou dans le coeur, qu'il me faut dire à Koi-koi que je me souviens, aussi bien que si c'était hier.

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samedi 27 mai 2006

Un appel pressant

Elle sait trouver tous les moyens pour me rejoindre

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jeudi 25 mai 2006

Manchot et Pingouin, rectification!

Les Manchots au Pôle Sud, les Pingouins au Pôle Nord, mais c'est quoi la différence

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mercredi 24 mai 2006

Le Sonnet de Maki

Maki dit :

Je suis rouge-orange comme mon amie

Si je la regarde, elle me sourit

Je n’aurai pas peur dans sa main

Frissonante et douce comme un calin


Je suis fort et grand comme mon amie

Je vole comme sa flèche, vif et précis

Je chante pour dire mon monde et ma joie

Elle chante, les fleurs s’ouvrent pour moi


Nous avons un monde à construire

La tâche est ardue le travail énorme

Mais assez de courage pour tout finir


Elle est si belle qu’elle veille ou dorme

Je changerai le monde pour son plaisir

Dans l’univers que son cœur forme

mardi 23 mai 2006

Des nouvelles du Nord-2

Le lundi, je voudrais vous transmettre ce que certains de mes amis ont vus là-bas

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lundi 22 mai 2006

La chanson des affamés

Quand on demande un truc à des oiseaux, il faut s'attendre à recevoir une réponse en "oiseau".

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samedi 20 mai 2006

Allons au bois, les loups y sont

Je ne suis pas là. Je suis au bois. Mon fils veut que nous allions nous retrouver, y vivre un peu ensemble. Belle excuse, comme s’il ne savait pas que c’est la meilleure façon de me rendre heureux.

Je m’excuse de ne pouvoir répondre à tous vos beaux commentaires, ( j’en veux, j’en veux), et je remercie Damien le chevalier de Doune, qui met ce billet en ligne. Mais soyez sûr je vais tout lire et probablement y répondre individuellement par courriel tellement cet échange m’est important. Oui c’est pour cela qu’on a un blog, pour faire des liens.

Je disais hier un peu pour provoquer : les loups sont gentils. Parce que dans le dictionnaire que j’ai à coté de mon ordino à gentillesse cela dit : Qui plaît par son respect délicat des convenances dans ses rapports avec autrui.

Oui allons aux bois parce que les loups y sont. Parce que les loups dans le très grands respects qu’ils manifestent de l’équilibre et de la vie, permettent à la forêt d’être dans sa riche complexité, dans sa beauté sereine.

Merci pour les joies de cette première semaine de blog. Je me trouve vraiment difficile à rejoindre… Il faudra que je trouve une solution.

vendredi 19 mai 2006

Allons aux bois, le loup n’y est pas

Dans la mythologie européenne, le loup, le loup solitaire, a le rôle du Mal. J’en comprends que cela fait tellement de temps que vous n’avez pas vu de loup, que vous n’avez plus aucune idée de ce que c’est, autant que la garrigue, ou le beau Danube bleu sont des idées totalement abstraites. Le seul Danube que j’ai vu est plutôt brun-gris.

C’est vrai d’autre part que tant les Alghonkiens, les Iroquois que les Inuit ont aussi leurs mythes sur les loups qui sont complètement à l’opposé des récits d’Europe. Le loup y est présenté comme le sage qui a appris à l’humain à vivre en société, la nécessité du nomadisme, et la richesse de l’amour. Nous ferons le tour de toutes ces idées, mais comme il faut commencer quelque part disons que le loup est gentil.

Tellement de gens du Nord prétendent avoir vu souvent cette histoire que je me demande si c’est une légende. L’Inuk ( un Inuk, des Inuit) vient de nourrir ces chiens de traîneau de gros morceaux de phoque gelés. Un loup s’approche espérant avoir un morceau. Les chiens font face, ils n’osent pas attaquer, mais se savent capables de résister en groupe. Tout à coup deux grands chiens espérant prendre un gros morceau se désintéressent du débat se regardent, grondent et pleins de haine, se sautent à la gorge.

Le loup avance attrape un des chiens par la queue et le tire hors de la zone de combat. Alors d’un silence méprisant, il explique aux chiens que cela ne se fait pas, qu’on ne peut être asocial à ce point.

C’est qu’il n’y a pas de loup solitaire, le loup ne survit pas seul. Non seulement parce que sa technique de chasse exige la meute, mais parce qu’il a encore plus besoin de relations sociales que de nourriture. Nous y reviendrons certainement en expliquant la vie des loups, puisqu’ils peuvent tellement nous apprendre sur la façon de vivre.

Oui, il arrivera qu’à la fin de sa vie, après la mort de son amour, après l’éclatement de sa meute, un loup ou une louve soit toléré plus qu’accueilli dans une autre meute et vive en périphérie d’une autre meute. Il participera à la chasse et au repas, mais ne pourra pas vraiment se joindre aux grandes cérémonies de la meute. C’est peut-être l’origine du mythe du loup solitaire.

Le loup n’y est pas, ce sont les loups qui y sont.

le mensonge global

je ne suis pas un scientifique, mon rôle n'est pas de démontrer mais de dire la Beauté du Monde. Il y en a quand même qui charie des tas...

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jeudi 18 mai 2006

Oukpialouk et Toulougat

Pour Théo à Vroumette qui connait bien Oukpialouk

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mercredi 17 mai 2006

Ornitho-linguistique : La mésange Annie

Avant, je n’étais pas un ours. Maintenant, je ne suis pas sûr d’être complètement un ours, mais j’apprends. C’est que comme grand prédateur, les ours ont de grandes responsabilités dans l’équilibre des choses, les ours doivent donc apprendre. Connaître les chants des oiseaux est très important parce qu’ils sont bien placés pour donner des nouvelles du Monde.

Plus tard nous pourrons discuter des différentes langues-oiseaux, des langues avec grammaires et sans grammaires, le montrer-cacher, les cultures régionales, etc… Mais que disent les oiseaux ? Bien comme tout le monde, on dit d’abord qui suis-je, comment suis-je, où suis-je, et tout de suite après « que penses-tu de moi? » comme si les autres n’étaient pas tellement occupés à savoir ce qu’on pense d’eux qu’il ne pense rien de nous.

Un exemple : ma vieille copine Annie la mésange ( parus atricapillus), parce que contrairement à la plus part des oiseaux, les deux sexes chantent également, qu’Annie chante tout le temps, avec un vocabulaire très étendu d’une trentaine de phonèmes, et qu’elle a beaucoup à dire.

Premier point : la taille n’a rien à voir avec la masse, la taille c’est dans la tête. On m’a dit qu’il était difficile de voir des éléphants dans la nature tant ces animaux sont discrets. Mais avec ces 10 grammes tout habillés, la mésange à tête noire est un gros oiseau. Absolument rien ne lui fait peur tant elle est sûre de sa rapidité et de son agilité, elle ne défend pas un territoire comme beaucoup de passereaux.

Si vous désirez apprendre à nourrir les oiseaux à la main, ce sera certainement le premier oiseau qui viendra vous voir. 3 ou 4 graines de tournesol noir dans la main, vous la tentez dans un parc et en moins de 3 minutes elle viendra voir. Si vous êtes en paix et calme, elle viendra voler une graine pour aller la manger sur une branche, après un peu d’apprentissages mutuels, elle se posera dans votre main. Les prédateurs sont tendus, elle sent et voit très bien si vous êtes tendus et vous évitera. Je me souviens d’une jeune fille de 6 ans à qui je montrais le truc, et qui de nervosité bougeait au mauvais moment. Après 4 ou 5 tentatives, la mésange est venue se poser sur sa tête et a voulu lui expliquer le principe d’un bon coup de bec.

Ce qui me rappelle un scientifique voulant démontrer que les oiseaux sont cons, a piègé plusieurs fois de suite la même mésange dans une immense cage bien camouflée, si bien que l’oiseau ne la percevait probablement pas. Cette expérience ne démontre rien au sujet des oiseaux, mais beaucoup sur certains scientifiques.

Au Nord de l’Amérique, il n’y a pas de jardin, de bosquet, de parc sans son chi-ca-di di-di, sans son piaillement d’agression pour pousser un gros oiseau d’un bon observatoire, sans ses réparties canailles aux autres mésanges. Mais si vous avez le cœur triste, elle viendra vous dire son ti-uuu ti-uuuu suivi d’un long silence : elle vous dit : « je sais … je partage ».

Si le son est accéléré (3 secondes au lieu de 6), vous pouvez essayer ce lien direct

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