Le voyage en avion de Marseille à Montréal dure plus de 8 heures. C’est long ! Heureusement on peut se distraire grâce à l’importante programmation de films, séries ou musiques proposée aux passagers.
Afin de mieux connaître le pays où je me rendais, je décidai de regarder la dernière adaptation au cinéma de l’incontournable roman québécois (bien qu’écrit par un Français) « Maria Chapdelaine ».
Il s’agit de l’histoire d’une jeune Québécoise au début du siècle dernier. Elle est la deuxième enfant d’une famille de paysans qui vit en pleine cambrousse du côté du lac Saint-Jean. Samuel, le père, n’aime visiblement pas le voisinage et emmène tout son petit monde s’installer toujours plus loin dans la forêt dès qu’une autre famille construit sa cabane un peu trop près, au grand dam de la mère, Laura, qui aimerait bien se fixer définitivement quelque part.
Le film commence par la grande attraction de l’hiver (et la seule) : l’aller-retour en traîneau à la ville la plus proche pour assister à la messe de minuit. Ensuite, il faudra attendre le début de l’été pour qu’il se passe quelque chose dans la vie des Chapdelaine car voilà qu’arrivent les saisonniers pour aider à couper le bois dans la forêt, principale ressource de la famille. Et donc, pendant plus de 20 minutes (le film dure 2h38) on assiste au travail de bûcheronnage, avec une scie, avec une hache, le matin, l’après-midi, le soir, etc.
A la fin de l’été, on change d’activité et on va ramasser des bleuets (myrtilles ou airelles en France) ce qui dure encore un bon quart d’heure mais qui donne l’occasion à Maria de se rapprocher de François Paradis. A la fin de l’après-midi, ils s’assoient tous les deux sur un tronc et François lui avoue qu’il reviendra au printemps suivant. Y aurait-il anguille sous roche ou plutôt écureuil sous érable ?
Bon, il va falloir encore patienter durant le long hiver québécois pour connaître la suite de l’histoire de François et Maria mais après tout, je n’ai que ça à faire.
Hélas, lors de la traditionnelle expédition à travers bois pour aller assister à la messe de Minuit (seule distraction de l’hiver avec les polissonneries du plus jeune fils qui répond au doux prénom de Télesphore) Maria apprend que contre l’avis de tous ses proches, François est parti faire une balade en forêt et qu’il n’est jamais revenu.
Le sort s’acharne sur la famille quand peu de temps après, la mère meurt de maladie. C’en est trop ! Maria fait une tentative de suicide. Elle sort dans la neige au petit matin, vêtue de sa seule chemise de nuit. Heureusement son père la retrouve très vite et dans la foulée, il l’emmène chez le psy de l’époque c’est-à-dire le curé. Celui-ci rappelle assez brutalement à Maria qu’après tout, François lui a seulement promis de « revenir au printemps prochain » ! Piètre consolation !
L’été suivant, Maria va avoir le choix entre deux prétendants : Lorenzo Surprenant qui s’en vient passer des vacances au pays après avoir fait carrière à Boston (prononcez « Boston » à la française comme « bonbon » et non pas à l’anglaise comme « bonbonne ») et Eutrope Gagnon qui comme elle, vit dans une cabane au milieu de la forêt. Après bien des tergiversations, Maria choisira bien sûr le paysan québécois pour ne pas trop s’éloigner de son père et de ses jeunes frères et sœurs.
Le film est long, très long. Il n’y a pas vraiment de scènes d’action : pas de courses poursuites en traîneau dans la neige ni de massacres à la tronçonneuse dans les bois… mais, j’ai tenu jusqu’au bout !
En revanche, comme je l’ai déjà écrit dans un article précédent, j’ai dû, pour comprendre les dialogues, lire les sous-titres anglais. Je présente une nouvelle fois toutes mes excuses aux Québécois.
Surtout, qu’ils gardent leur magnifique accent !
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